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La Poste, la prime qui tue, un burn out, Une attitude "inhumaine"
Le groupe a envoyé un courrier à un cadre, qui s’est suicidé suite à un burn out, pour lui rappeler qu’il avait 25 euros de prime à déclarer aux impôts.
« Nous déplorons vivement la peine que ce document a provoquée et présentons toutes nos excuses à Mme Choffel », a indiqué le groupe. L’entreprise explique qu’il s’agit de « l’édition automatique d’un document fiscal nécessaire pour la déclaration de revenus 2014 portant sur l’intéressement 2013. Pour autant, nous comprenons parfaitement qu’il ait été douloureusement reçu et le regrettons très sincèrement ».
La somme de 25 euros correspond au prorata du temps de présence du salarié dans l’entreprise en 2013, jusqu’à son suicide le 25 février 2013. Cadre de la direction de la communication et ancien journaliste au Figaro, Nicolas Choffel s’était donné la mort à l’âge de 51 ans après un arrêt maladie lié à un syndrome d’épuisement professionnel (« burn-out »).
Une attitude « inhumaine »
Fin 2013, son suicide a été reconnu comme accident du travail par la Caisse primaire d’assurance maladie. La Poste n’a pas fait appel. L’inspecteur du travail avait relevé que le cadre s’était vu confier, fin 2012, l’intérim de la direction des médias internes en évoquant « une période éprouvante et très anxiogène pour lui ».
Dans un courrier électronique envoyé le 27 mars au PDG de La Poste, Philippe Wahl, et à la DRH, Sylvie François, son épouse félicite La Poste pour « ce bel effort d’humanité et de générosité ». « J’espère toutefois que cet argent n’est pas prélevé aux dépens d’autres collaborateurs plus productifs que mon mari bien-aimé », écrit-elle.
Le fait que ce document fiscal « n’ait pas été accompagné d’un courrier a beaucoup blessé » son épouse, explique-t-on dans son entourage. Mme Choffel reproche également à La Poste d’avoir une attitude « inhumaine envers les vivants, en particulier envers ma fille et moi-même ». Elle accuse le groupe de faire « obstacle » à une procédure engagée au tribunal des affaires de sécurité sociale. Sur ce point, La Poste a répondu « ne faire aucun obstacle à la progression normale de la procédure ».