Les opposants syriens ont rencontré mercredi 8 avril pour la première fois les émissaires de Damas depuis le début d’un nouveau cycle de négociations à Moscou, entamé lundi et qui doit se terminer jeudi.

Le régime syrien qualifiait la rencontre de «pleine de perspectives et féconde», selon les mots de l’ambassadeur de Syrie en Russie, Riad Haddad, cité par l’agence de presse russe Interfax. «Nous avons discuté de chacune des questions, demain nous continuerons à le faire et peut-être que cela mènera vers de bons résultats», a indiqué le diplomate syrien.

Médiation russe

Alors que les deux premiers jours des négociations avaient été consacrés à des discussions entre opposants sous la houlette des Russes, les émissaires de Damas ont pu intégré mercredi les pourparlers.

Selon la télévision syrienne, les participants aux négociations suivaient un ordre du jour établi par le médiateur russe, Vitali Naoukoun et devaient discuter entre autres des procédures permettant l’établissement d’un climat de confiance entre Damas et les opposants.

Tensions sur les prisonniers politiques

Parmi les principales mesures exigées par les opposants, la libération des prisonniers politiques semblait provoquer de fortes tensions.

«Cela semble mal parti. J’ai tendu une liste de 8’884 d’entre eux à Bachar al Jaafari et il a refusé ne serait-ce que de la prendre», a révélé à l’AFP Samuel Aïta, président de l’association Démocratie et Entraide en Syrie.

«Nous attendons tous demain. Si Bachar al Jaafari (le représentant du régime syrien aux négociations, ndlr) décide de nous donner quelque chose pour créer un climat de confiance, il le fera demain, pas avant», a assuré Samuel Aïta notant que le ton de Bachar al Jaafari avait été «plus conciliant» que lors des premiers pourparlers dits Moscou I.

Certains opposants n’ont pas pu voyager

Signe que les négociations patinaient, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a reporté son discours, prévu mercredi, à jeudi après-midi «afin d’attendre des résultats concrets» des négociations, a assuré l’opposant.

Moscou accueille jusqu’à jeudi une vingtaine d’opposants et des émissaires du régime syrien, dont la Russie est l’alliée indéfectible. Ce deuxième volet de négociations porte essentiellement sur des sujets humanitaires, après une première partie achevée en janvier sans marquer d’avancée significative.

Parmi les opposants présents cette fois en Russie, beaucoup sont qualifiés de «proches» du régime, et un grand nombre a été trié sur le volet par les autorités syriennes.

Moscou avait pourtant réussi à assurer la participation des deux principales formations d’opposition basées en Syrie, mais Damas a torpillé ses efforts, refusant de lever les interdictions de voyage pesant sur certains opposants. (afp/Newsnet)