Étiquettes
Pour le régime syrien, une opération militaire est désormais nécessaire pour chasser les djihadistes de l’Etat islamique du camp de Yarmouk, au sud de Damas. Des dizaines de milliers de civils y sont pris au piège des combats.
Pour l’Union européenne (UE) a débloqué une aide d’urgence à une agence de l’ONU pour aider ce camp palestinien, le plus grand de Syrie. Selon l’UE, la souffrance des habitants a atteint des « niveaux intolérables ».
« La priorité est d’expulser et de défaire les hommes armés et les terroristes du camp », situé à huit kilomètres seulement du centre de Damas, a affirmé mercredi le ministre syrien de la Réconciliation nationale Ali Haïdar. Il fait référence aux djihadistes de l’EI qui ont pris d’assaut le camp le 1er avril.
« Dans les circonstances actuelles, une solution militaire s’impose », a-t-il ajouté. « Ce n’est pas l’Etat qui l’a choisie mais ceux qui sont entrés dans le camp », a-t-il dit en référence à l’EI.
Le ministre syrien s’est exprimé après une rencontre avec le dirigeant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Ahmad Majdalani. Interrogé sur la possibilité de l’entrée de troupes syriennes à Yarmouk, le ministre a répondu: « C’est l’Etat syrien qui décidera si la bataille le nécessite ».
Champ de bataille
Depuis fin 2012, ce camp est un champ de bataille entre les forces du régime de Bachar al-Assad et les rebelles syriens, appuyés chacun par des groupes palestiniens. Mais depuis l’assaut de l’EI, la majorité des Palestiniens combattent ce groupe, tandis que l’armée de l’air du régime bombarde ses positions.
M. Haïdar a laissé entendre que l’EI avait attaqué le camp car le régime et les factions palestiniennes hostiles à Bachar al-Assad étaient sur le point de conclure un accord pour lever le siège de l’armée qui asphyxie le camp depuis près de deux ans.
Civils terrorisés
La délégation de l’OLP à Damas a indiqué qu’elle donnait son feu vert pour toute opération décidée par le régime. « Il est de plus en plus difficile de parler de solution politique dans le camp », a affirmé M. Majdalani. « Le leadership palestinien soutiendra toute décision du gouvernement syrien », a-t-il dit.
Depuis 2012, Yarmouk a été soumis à un siège impitoyable de la part du régime, provoquant la mort de près de 200 personnes par malnutrition et absence de médicaments, d’après l’OSDH.
Cette situation s’est aggravée avec l’assaut de l’EI, poussant près de 2500 civils terrorisés à fuir le camp. Lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU a plaidé pour une évacuation des civils.