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CyberCaliphate, liberté d'information et d'expression, piratage d'un média, TV5 Monde, un film de science-fiction

Bernard Cazeneuve, Laurent Fabius, Fleur Pellerin : jeudi 9 avril au matin, pas moins de trois ministres se sont rendus au siège du groupe télévisé français TV5 Monde, victime, la veille, d’une importante attaque informatique, revendiquée par le groupe islamiste CyberCaliphate. Le site Internet du groupe a été affecté, tout comme plusieurs pages Twitter et Facebook. La diffusion habituelle des programmes a dû être interrompue.
Jamais on n’avait vu, en France, une telle réaction politique après le piratage d’un média. Le premier ministre Manuel Valls a condamné, sur Twitter, une « atteinte inacceptable à la liberté d’information et d’expression ».
L’attaque du réseau #TV5MONDE est une atteinte inacceptable à la liberté d’information et d’expression. Soutien total à la rédaction.
La ministre de la culture Fleur Pellerin a, quant à elle, qualifié le piratage de « véritable acte terroriste ».
J’exprime tout mon soutien et ma solidarité aux équipes de la chaîne @TV5MONDE, victimes d’un véritable acte terroriste @YvesBigot
Bernard Cazeneuve a annoncé, jeudi matin, qu’une enquête était lancée. Il en a profité pour évoquer la création de « 500 emplois supplémentaires », « pour faire face et prévenir ce type d’attaques ». Avant d’ajouter : « sur le plan juridique, humain et technologique, la mobilisation est totale ».
La ministre de la culture a prévu de réunir, dans les heures à venir, « l’ensemble des dirigeants des grands médias audiovisuels et peut-être de presse écrite », pour discuter des « points de vulnérabilité ou de risque qui peuvent exister et de la manière de les traiter au mieux ». Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, a assuré avoir « pris les dispositions pour pouvoir répondre sur le plan technologique ».
« Etat de guerre »
A droite comme à gauche, la classe politique a condamné cette attaque, exprimant sa « solidarité » à l’égard de TV5 Monde, comme Harlem Désir, et son « soutien », comme Christiane Taubira. Le député maire UMP de Nice, Christian Estrosi, évoque quant à lui un « état de guerre ».
Piratage TV5 Monde revendiqué par jihadistes démontre une fois de plus l’état de guerre où nous trouvons face au terrorisme islamo-fasciste
L’ex-ministre UMP Eric Woerth a, de son côté, jugé sur LCI ce piratage « très inquiétant », le comparant à « un film de science-fiction ».
Ce n’est pourtant pas la première fois que des médias français sont victimes d’attaques informatiques de ce genre. Le Monde avait par exemple été piraté en janvier par l’Armée électronique syrienne, qui avait réussi à s’inflitrer dans son outil de publication et à diffuser des messages sur son compte Twitter. Mais cette fois, c’est une chaîne de télévision publique et internationale qui est visée, diffusée dans plus de 200 pays à travers le monde.