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 Hortense de Beauharnais, par Anne-Louis Girodet (RijkMuseum, Amsterdam)Hortense est la fille de Joséphine de Beauharnais et de son premier mari, le général Alexandre de Beauharnais, guillotiné sous la Révolution.

Devenu Premier Consul et songeant déjà à l’Empire, Napoléon Bonaparte a le regret de n’avoir pas d’enfant de Joséphine. Désireux d’avoir néanmoins un héritier qui réunisse sa famille et celle de sa femme (un peu à l’image de l’empereur Auguste !), il convainc sa belle-fille d’épouser son jeune frère Louis, un personnage au demeurant terne et désagréable, agité de tremblements, d’un naturel violent et imprévisible, de sept ans l’aîné d’Hortense…

Ce couple mal assorti trouvera moyen d’engendrer cependant trois garçons : Napoléon-Charles, Napoléon-Louis et Louis-Napoléon (le premier va mourir prématurément en 1807 et le second en 1831. Le troisième deviendra… Napoléon III).

Installés par Napoléon 1er sur le trône de Hollande en 1806, Louis et Hortense affichent au grand jour leur mésentente.

En 1810, le couple se sépare et Hortense, de retour à Paris, anime avec éclat un salon où se retrouve la haute société impériale.

De sa liaison passionnée avec le séduisant comte de Flahaut, fils naturel de Talleyrand, elle a en 1811 un quatrième garçon, illégitime celui-là. Il naît discrètement en Suisse et lui est aussitôt enlevé pour être élevé par la mère du comte de Flahaut.

Mère protectrice

En attendant, la deuxième Restauration, en 1815, oblige Hortense à s’exiler en Suisse alémanique, sur les bords du lac de Constance, à Arenenberg.

Le château d'Arenenberg, au bord du lac de Constance, résidence d'Hortense de Beauharnais (DR)En 1831, Napoléon-Louis et Louis-Napoléon se jettent avec la fougue de leur jeunesse dans les conspirations des carbonari, révolutionnaires en lutte pour l’unité italienne.

Comme ils sont sur le point d’être capturés par l’armée autrichienne à Bologne, Hortense se lance à leur secours. Tandis que Napoléon-Louis succombe à une épidémie de rougeole, elle s’enfuit en France, emmenant avec elle Louis-Napoléon, et va quêter la protection du roi Louis-Philippe 1er.

Mais par crainte de réveiller le courant bonapartiste, le roi prie la reine déchue de retourner dans son exil suisse, à Arenenberg.

La reine déchue rend l’âme à 54 ans avec la conviction que son fils Louis-Napoléon restaurera un jour la dynastie. Une ambition improbable qu’elle aura rendu possible.

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