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Alors que le holding Vivarte s’apprête à mettre près de deux mille personnes au chômage, Marc Lelandais partirait, lui, avec pas loin de trois millions d’euros d’indemnités.
,Journaliste, écrivain

Non seulement ce monde n’a même pas l’excuse d’être celui de demain, puisqu’il est déjà celui d’aujourd’hui. Marc Lelandais, donc, PDG de Vivarte. D’ailleurs, peut-on encore parler d’entreprise, s’agissant d’un consortium possédant, par fonds de pensions interposés, des marques telles que Kookaï, André ou La Halle aux vêtements ?

Alors que le holding Vivarte en question s’apprête à mettre près de deux mille personnes au chômage, Marc Lelandais partirait, lui, avec pas loin de trois millions d’euros d’indemnités. Le principal intéressé conteste. Ce ne seraient pas trois mais deux millions. Ou un truc approchant. Voilà qui fait toute la différence… Emmanuel Macron, évidemment très « choqué », expliquait ce matin, sur RTL, que, loi ou pas, personne n’y pouvait rien.

On connaît de braves dames qui se lèvent tôt et se couchent tard. Juste pour nettoyer des bureaux et qui, mises au chômage, sont contentes de partir avec quelques centaines d’euros d’indemnités. C’est la France d’en bas. Invisible, mais qu’on voit de plus en plus dans les urnes…

Marc Lelandais est-il un entrepreneur ? Non. A-t-il redressé le Vivarte en question ? Encore moins. C’est juste un « cost killer ». Soit celui qui fout les pauvres au chômage, juste histoire d’assurer de meilleurs dividendes à ses riches actionnaires… Et pour qui le salaire des ouvriers n’est jamais rien d’autre que « variable d’ajustement ». Au moins aurait-il fait fructifier l’entreprise en question qu’il les aurait mérités, ces trente deniers. Même pas. C’est la prime aux incompétents.

On dira qu’il ne s’agit là que d’une vision de surface de l’économie capitaliste. Que, de toute manière, il faut faire avec. Et qu’il n’y a pas d’autre choix. Mouais… D’aucuns prétendront encore que l’auteur de ces lignes est un gros naïf… OK. Peut-être. Mais celui qui vous écrit aujourd’hui a dirigé plusieurs sociétés et a longtemps travaillé en profession libérale ; pas tout à fait né de la dernière pluie, donc. Pourtant, quand il fallait payer les salariés plutôt que bibi, j’ai toujours ouvert le chéquier, ou ce qu’il en restait, pour les premiers avant ma pomme. Question de principe. Mais que reste-t-il de principes, de nos jours ?

Dans la vie, il y a les choses qui se font et celles qui ne se font pas. Et ce qu’a fait Marc Lelandais, comme tant d’autres cols blancs le font chaque jour que Dieu fait, en jouant aux entrepreneurs alors qu’ils ne sont que comptables même pas capables de compter, ne mérite que cette simple épithète : dégueulasse !

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