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Quatre suicides d’hommes politiques en 80 ans… Mais 50 chez les policiers et 180 chez les paysans en un an…
Jacques Martinez

Quatre suicides d’hommes politiques en 80 ans… Mais 50 chez les policiers et 180 chez les paysans en un an… « La politique, c’est dur ! » se lamentent les élus. Dans ce cas, comment qualifier ces professions dont, pourtant, ces mêmes élus pourraient améliorer le quotidien ?

Roger Salengro (1890-1936), Robert Boulin (1920-1979), Pierre Bérégovoy (1925-1993), Jean Germain (1947-2015)… 4 hommes politiques morts par suicide – avéré ou contesté – suite à des faits révélés par des juges puis dénoncés, à tort ou à raison, par la presse. D’où, lors des obsèques de M. Bérégovoy, l’hypocrite accusation d’un Mitterrand dans la plénitude de son art machiavélique : « Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu’on ait pu livrer aux chiens l’honneur d’un homme et finalement sa vie… » En traitant de « chiens » les journalistes, M. Mitterrand oubliait les « loups enragés », à savoir ceux de la meute dont il était le chef. « Loups » qui, depuis la démission du poste de Premier ministre du « p’tit Pierre », l’avaient ignoré, refusant même de le prendre au téléphone ! Cet homme « d’en bas » n’avait jamais été admis dans le sérail socialiste ! Pensez : il n’était titulaire « que » du certificat d’études et du CAP (ajusteur, dessinateur) ! Et, horreur, il avait commencé à travailler en usine à 16 ans ! Bien que de parents ukrainiens, il n’avait même pas son diplôme de… taste-caviar ! Comment voulez-vous que l’aristocratie socialiste puisse accueillir un tel manant en son giron ?

Et, le jour du décès de M. Germain, bis repetita placent : M. Gérard Larcher (UMP), président du Sénat, n’a pas hésité à faire du Mitterrand, oubliant à son tour le vide fait autour du disparu par ses « collègues » du Sénat dès les révélations – avérées ou non – sur les « mariages chinois » : « Jean Germain s’est senti condamné avant même d’être jugé, par un système qui n’a finalement jamais rien retenu depuis Pierre Bérégovoy. »

Ces mêmes élus qui reportent la faute sur d’autres dès qu’un des leurs, pourtant rejeté par eux-mêmes, rend l’âme, restent cois lorsqu’un Français moyen se suicide ! Certes, parfois pour des raisons personnelles mais aussi, trop souvent, pour des raisons professionnelles ! Or, qui légalise les conditions de travail de ces professions à risque ? Qui fait que ces conditions deviennent insupportables ? Avec un suicide par semaine, policier est la profession, proportionnellement à ses effectifs, la plus touchée ! Et, cocorico, cela place la France à la troisième marche du podium en Occident !

Et les paysans, vous, Messieurs les Sénateurs, qui pour beaucoup êtes élus du monde rural, vous devriez faire une minute de silence non tous les 20 ans mais tous les… deux jours ! C’est la cadence des suicides chez vos électeurs agriculteurs !

La santé – médecins en tête – est aussi en danger avec trois fois plus de suicides que pour l’ensemble des Français !

Qui, pour ces suicides-là, doit-on qualifier de « chiens » ? Les journalistes ou les politiques ?

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