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Présence des représentations du personnel à l’assemblée générale des actionnaires d’Holcim lundi matin.
Venus d’Europe et d’ailleurs, des représentants du personnel d’Holcim et de Lafarge ont pacifiquement manifesté aujourd’hui aux côtés de délégations des syndicats internationaux à l’assemblée générale d’Holcim. Il s’agissait de rappeler aux actionnaires leurs responsabilités sociales et d’obtenir des garanties de respect des standards sociaux, ainsi que davantage de droits pour les travailleurs du nouveau méga-groupe.
La fusion d’Holcim et Lafarge poursuit des objectifs de nature essentiellement financière. Le nouveau groupe vise à gagner des parts de marché supplémentaires et à faire bénéficier ses actionnaires d’une plus-value et de dividendes élevés. Pendant ce temps, les quelque 130 000 salariés occupés par les deux cimentiers actifs au niveau mondial sont inquiets pour leur avenir. Le personnel ne veut pas faire les frais de cette opération géante, raison pour laquelle il exige des garanties de respect des standards sociaux et de maintien d’emploi. Des représentants des travailleurs ont affiché leur présence à l’assemblée générale d’Holcim, aux côtés de leurs organisations syndicales locales ou internationales. De même, ils ont rappelé les actionnaires à leur responsabilité sociale, en les invitant dans cette optique à user de toute leur influence auprès des managers.
Pour que la fusion soit avalisée, les deux groupes doivent vendre toute une série de sites et d’établissements. Cette mesure touche au moins 15 000 salariés des deux groupes. Beaucoup passeront probablement à CRH (un autre leader mondial des matériaux de construction). Et jusqu’ici, personne n’a songé à donner des garanties à la main-d’œuvre. CRH, Holcim et Lafarge s’en sont tenus au strict minimum légal. Concrètement, 15 000 salariés ayant contribué à générer l’argent nécessaire à la fusion seront cédés à CRH, sans aucune garantie pour leur avenir. Ils paient déjà le prix de la fusion et craignent de perdre leur emploi.
La main-d’œuvre du nouveau groupe Lafarge-Holcim n’est guère mieux lotie: la direction des deux groupes veut elle aussi s’en tenir au minimum légal. Là encore, c’est largement insuffisant et bien en deçà de la puissance économique réelle du nouveau géant.
Ce n’est pas tout: la direction des deux groupes refuse à ce jour d’entamer des négociations sur la désignation d’un nouveau comité d’entreprise européen (CEE) et sur un accord-cadre mondial (ACM) précisant la responsabilité sociale du futur groupe. Or faute de telles discussions, le nouveau groupe verrait le jour sans CEE ni ACM. Ce qui accroîtrait encore l’insécurité des salariés, nuirait à la réputation du nouveau groupe et démotiverait son personnel.