L’essentiel
- Le gouvernement yéménite fait face à la fronde des milices houthistes depuis plusieurs mois.
- Les Houthistes, opposés depuis des années au gouvernement en place, ont intensifié leur offensive mi-janvier.
- L’Arabie saoudite est à la tête d’une coalition qui mène, depuis le 26 mars, des opérations aériennes contre les rebelles chiites.

Alors que la situation humanitaire du Yémen se dégrade de jour en jour, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mardi 14 avril une résolution qui somme les milices chiites houthistes, opposées à l’actuel président, de se retirer, « immédiatement et sans conditions », des zones du pays qu’ils ont récemment conquises. Le Conseil a également imposé plusieurs sanctions contre les rebelles, dont un embargo sur les armes.
Intenses discussions
Le Conseil a par ailleurs renouvelé son soutien au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie saoudite, et invite les belligérants à régler leurs différends par la négociation, notamment en soutenant la médiation de l’ONU, de façon à obtenir « une cessation rapide » des hostilités.
Le projet de résolution avait été rédigé par les pays du Golfe et présenté par la Jordanie, qui préside le Conseil en avril. Il a fait l’objet d’intenses discussions depuis une semaine avec la Russie, qui pouvait le bloquer en usant de son droit de veto. Moscou estimait que de précédentes moutures du texte étaient trop favorables au président Hadi et que la coalition militaire conduite par l’Arabie saoudite pour lutter contre les houthistes — soutenus eux par l’Iran — devrait elle aussi cesser ses opérations militaires.
Le plan de l’Iran
Dans la foulée de la résolution votée mardi, Téhéran a proposé un plan prévoyant un cessez-le-feu suivi de négociations entre toutes les parties facilitées par des médiateurs extérieurs, selon le ministre des affaires étrangères iranien.
Cette trêve serait suivie d’une aide humanitaire, alors que le conflit a fait 736 morts et 2 719 blessés, d’après l’Organisation mondiale de la santé, depuis l’escalade du conflit mi-mars.
Les Houthistes résistent
Le Yémen est divisé depuis plusieurs années, alors que les rebelles chiites houthistes s’opposent depuis 2004 aux gouvernements en place. Ces derniers mois, les houthistes, partis du nord du pays, ont toutefois réalisé plusieurs coups de force :
- en septembre 2014, les miliciens sont entrés dans la capitale, Sanaa ;
- mi-janvier, ils ont pris le contrôle de la ville, et notamment du palais présidentiel. Un coup d’Etat qui a poussé le président Hadi à la fuite ;
- début avril, les houthistes ont brièvement pris le contrôle d’un autre palais présidentiel à Aden, deuxième localité du pays, où ils règnent également.
Al-Qaida annonce la mort d’un de ses chefs au Yémen
Le groupe terroriste a annoncé la mort d’un de ses chefs dans une attaque de drone menée au Yémen, mardi 14 avril. En dépit de la situation très instable dans le pays, les Etats-Unis ont affirmé leur détermination à continuer à combattre Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), considérée par Washington comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste sunnite. Les attaques de drone sont fréquentes dans le pays.