200 Soldats Canadiens en Renfort en Ukraine

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Quelque 200 soldats canadiens seront déployés cet été en Ukraine pour entraîner des militaires de l’armée gouvernementale, ont annoncé mardi le premier ministre Stephen Harper et son ministre de la Défense Jason Kenney lors d’une conférence de presse au quartier général de la Défense nationale.

L’armée canadienne est déjà impliquée dans une autre mission à l’étranger. En octobre dernier, plusieurs soldats ont quitté la base de Cold Lake, en Alberta, pour une mission contre le groupe armé État islamique en Irak Photo : REUTERS/Caporal Audrey Solomon/Canadian Armed Forces/HandoutLeur mission, qui durera jusqu’au 31 mars 2017, constitue une réponde à des requêtes formulées par Kiev, a indiqué M. Harper, qui était aussi accompagné du chef d’état-major des Forces armées canadiennes, le général Tom Lawson. Elle vise à maintenir la stabilité et la souveraineté territoriale de l’Ukraine face « à l’agression russe ».

Les militaires canadiens se joindront ainsi à d’autres soldats regroupés au sein d’une coalition internationale d’entraînement et de soutien dirigée par l’armée américaine. Les États-Unis ont déjà envoyé 800 soldats en Ukraine à cette fin, la Grande-Bretagne, 75.

Les soldats canadiens seront appelés à offrir de la formation sur la neutralisation d’explosifs et de munitions, à assurer la formation de policiers militaires, à fournir de la formation médicale et à offrir de la formation sur la sécurité des vols.

La plupart des soldats canadiens seront postés dans un centre d’entraînement existant de l’OTAN à Yavoriv, à environ 400 kilomètres à l’ouest de Kiev, tout près de la frontière avec la Pologne. D’autres iront plutôt à un centre de déminage du ministère ukrainien de la Défense à Kamyanets-Podilsky, également dans l’ouest du pays.

Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, approuve l’initiative. « C’est sûr que le Canada se doit de continuer d’être un ami de l’Ukraine, qu’il doit aider l’Ukraine contre cette incursion illégitime de la Russie », a-t-il affirmé en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

« Et pour moi, faire de la formation, c’est justement quelque chose que le Canada fait très bien », a ajouté M. Trudeau.

Un cessez-le-feu fragile

Des soldats ukrainiens et des miliciens prorusses s’affrontent depuis plus d’un an dans l’est du pays. Le conflit s’est déclenché après que le président prorusse Viktor Ianoukovitch eut étédestitué au terme d’un soulèvement populaire.

Les prorusses ont ensuite réussi à s’emparer de la Crimée, annexée depuis par la Russie, puis d’une vaste portion de territoire incluant Donetsk et Louhansk, avant qu’un cessez-le-feu parrainé par Moscou, Paris et Berlin n’entre en vigueur en février

Ce cessez-le-feu s’est traduit par une diminution graduelle de l’intensité des combats après que les rebelles eurent réussi à s’emparer de Debaltseve, mais il n’en demeure pas moins très fragile.

Des bombardements en périphérie du bastion rebelle de Donetsk ont fait 6 morts et 12 blessés du côté de l’armée ukrainienne et 1 mort et 5 blessés du côté des rebelles.
Il s’agit du bilan le plus élevé depuis la trêve.

Depuis le début du conflit, 6000 personnes sont mortes et des centaines de milliers d’autres sont déplacées sur le territoire. De vastes secteurs de l’ancien coeur industriel de l’Ukraine ont aussi été réduits en ruines.

Le conflit s’est également traduit par l’imposition de sanctions à la Russie de la part des États-Unis, de l’Union européenne et du Canada. Moscou a réagi en imposant ses propres sanctions.

Le gouvernement Harper s’est toujours résolument rangé derrière Kiev dans ce conflit. En juin dernier, le premier ministre s’était notamment rendu dans la capitale ukrainienne pourl’assermentation du nouveau président Petro Porochenko.

« Nous serons là pour les Ukrainiens, pour leur prêter secours et pour faire pression sur le régime Poutine, avec nos Alliés, pour faire cesser les attaques contre la souveraineté ukrainienne », a déclaré le premier ministre. « Nous allons le faire aussi longtemps qu’il le faudra ».

Après la conclusion de l’accord de Minsk, qui a fixé les balises de la trêve actuelle, M. Harper avait affirmé que le Canada allait « juger M. Poutine par ses actions, et pas seulement ses mots ». Son gouvernement, disait-il, continuait « à explorer [ses] options pour aider la population ukrainienne face à cette agression. »

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