Étiquettes
caisse des écoles du 12e, FCPE, Jean-Christophe Cambadélis, Jean-Jacques Hazan., l'Unef, sphères socialistes
La justice enquête sur la gestion financière catastrophique de l’ancien directeur de la caisse, Jean-Jacques Hazan.
Jean-Jacques Hazan, ancien directeur de la caisse des écoles du 12e arrondissement de Paris et ex-patron de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), est visé par une enquête préliminaire pour « soupçons de favoritisme », selon une source judiciaire. Ancien conseiller à la vie scolaire sous l’ère Delanoë, Jean-Jacques Hazan est bien connu des sphères socialistes. L’homme avait fait ses classes à l’Unef dans les années 1980 aux côtés de Jean-Christophe Cambadélis.
Mercredi 15 avril, la caisse des écoles a été perquisitionnée. La suite logique de faits que Le Point.fr révélait dès septembre 2014. En cause, notamment, la gestion catastrophique de Jean-Jacques Hazan qui faisait courir à la caisse un risque de cessation de paiements. À longueur de rapports, entre 2006 et 2012, l’Inspection générale n’a eu de cesse de dénoncer ces dérives. « De 2001 à 2012, les comptes de la caisse n’ont jamais été équilibrés », notait-elle ainsi, avant d’ajouter : « La caisse n’a pu éviter la cessation de paiements que grâce à des subventions exceptionnelles de la ville pour un montant de 850 000 euros sur la période 2003 à 2006. » Le tout, bien sûr, aux frais du contribuable.
Risque de rupture de continuité du service public
L’absence de marchés publics depuis 2006 en matière de denrées alimentaires, et depuis 2009 en matière de maintenance, a également attiré l’attention des autorités, qui s’interrogent sur les éventuels bénéficiaires des contrats publics. À l’époque, l’Inspection générale n’avait constaté aucun enrichissement personnel de Jean-Jacques Hazan, mais une suite de dysfonctionnements. Recettes surévaluées, dépenses systématiquement sous-évaluées, personnel formé sur le tas…, rien ne semblait se dérouler dans les règles.
Après l’avoir suspendu de ses fonctions au printemps 2014, le licenciement pour faute de Jean-Jacques Hazan avait été discrètement demandé, ce que Bertrand Delanoë n’avait pas cru bon de réclamer. Il faut dire que le dossier était délicat. La mission confiée à l’Inspection générale en janvier 2014 se terminait ainsi par cet avertissement : « Le risque d’image lié à une éventuelle procédure pénale ne doit pas être sous-estimé. » Le risque d' »exploitation médiatique » est également fort, ajoutait-elle.
Budget de 10 millions d’euros
Pour rappel, la caisse des écoles du 12e arrondissement gère 12 centres de production de repas, 51 salles de restauration à destination des élèves du premier degré, des collégiens et des lycéens. Au total, elle représente 1,5 million de repas servis en 2012. Elle assure ainsi la restauration scolaire de 9 600 élèves, avec un budget de l’ordre de 10 millions d’euros. Contacté en septembre 2014 quand nous révélions ces faits, Jean-Jacques Hazan n’avait pas souhaité répondre à nos sollicitations. La mairie de Paris, elle, se dit « satisfaite de cette démarche, provoquée par la ville suite à un signalement au procureur, qui va permettre de déterminer toutes les responsabilités ».