- Un puissant séisme de magnitude 7,8 a frappé le Népal samedi matin. De nombreuses répliques ont été ressenties depuis.
- Le bilan humain de la catastrophe a augmenté tout au long du week-end et devrait continuer à s’alourdir à mesure que les opérations de secours continuent.
- Les violentes secousses ont ébranlé certaines régions de pays voisins et provoqué des avanlaches meurtrières sur les pentes de l’Everest.

De l’aide provenant du monde entier arrive peu à peu au Népal, lundi 27 avril. Des équipes de secouristes chargés de matériel viennent assister les survivants du violent séisme qui a frappé le pays ce week-end et participer aux recherches des très nombreuses personnes encore coincées dans les zones sinistrées. Le bilan humain ne cesse de s’alourdir.
- Plus de 3 200 morts pour le séisme le plus meurtrier depuis 1934
Le très puissant tremblement de terre de magnitude 7,8 est le plus dévastateur depuis 1934 pour ce petit pays situé au pied de l’Himalaya. Selon un bilan encore provisoire obtenu tôt lundi matin, le ministère de l’intérieur népalais a recensé au moins 3 218 morts à travers le pays et plus de 6 500 blessées. A ces victimes s’ajoutent celles en Inde et en Chine – au nombre de 90 –, et sur l’Everest (dix-sept morts). Les nombreuses répliques ralentissaient les opérations de sauvetage, faisant craindre un bilan encore plus dramatique.
Subermergés par les milliers blessés, les hôpitaux de ce pays pauvre de 28 millions d’habitants ont été rapidement saturés, d’autant que les secousses à répétition ont conduit les responsables des structures de soins à ordonner des évacuations de patients, regroupés dans des tentes dressées à l’extérieur.

Lire l’analyse : Le séisme et les destructions au Népal, tragiques mais attendus
Le Quai d’Orsay a mis en place une cellule de crise et un numéro d’information : 01-43-17-56-46. La Croix-Rouge a également mis en ligne un site pour signaler les personnes disparues. Le ministère des affaires étrangères n’avait pas connaissance de victime française lundi matin.
- La vallée de Katmandou durement touchée, le reste du pays coupé des secours
La vallée de Katmandou, et notamment, la capitale ont été très durement touchées. Au moins 700 personnes ont trouvé la mort, et bon nombre d’habitants ont été contraints de passer la nuit dehors, dans la rue ou sous des tentes de fortune, malgré le froid.
Des centaines d’immeubles ont été rasés et une partie de la ville est privée d’électricité. Les secours creusent parfois à mains nues dans les décombres, ou munis de simples pioches, faute de pouvoir manœuvrer les pelleteuses dans les rues étroites de la vieille ville. « L’électricité est coupée. Les systèmes de communication sont encombrés, les hôpitaux bourrés à craquer et manquent de place pour accueillir les cadavres », a résumé la responsable régionale d’Oxfam, Helen Szoke.
Le choc a provoqué l’effondrement de la tour historique de Dharhara, l’une des attractions touristiques majeures de la capitale. Les monuments au centre de la ville, Darbar Square, classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, ont également été réduits en poussière par la puissance du séisme.
Dans le reste du pays, comme Bhaktapur (80 000 habitants), Gorkha ou encore Lamjung, la situation est aussi dramatique. « Nous sommes totalement coupés de la plupart des régions du pays », a dit samedi Ram Narayan Pandey, de l’Autorité népalaise de gestion des catastrophes, l’agence qui coordonne les secours à partir de Katmandou. Certaines zones montagneuses et rurales restent inaccessibles.
- Des avalanches meurtrières sur l’Everest
Le séisme de samedi et la violente réplique de dimanche ont été ressentis jusque dans la région du mont Everest — très fréquentée par de nombreux alpinistes à cette époque de l’année — où ils ont provoqué des avalanches. Plusieurs hélicoptères ont atterri dimanche au camp de base en partie enseveli pour y secourir des victimes.
Dix-huit corps ont été retrouvés sur place — un bilan, encore provisoire, le plus élevé déjà jamais enregistré sur les pentes du sommet du monde — et 61 personnes ont été blessées, selon Ang Tshering Sherpa, président de l’Association népalaise d’alpinisme.
Une centaine d’alpinistes et de guides sont par ailleurs pris au piège dans les camps 1 et 2, situés au-dessus du camp de base. La cascade de glace du Khumbu, une des étapes dans l’ascension de la montagne non loin du camp de base est impraticable, a précisé Ang Tshering Sherpa.
- L’aide internationale face aux défis logistiques
Plusieurs pays, notamment les voisins, comme l’Inde et le Pakistan, ont rapidement annoncé l’envoi d’aide humanitaire ou de matériel pour venir en aide aux sinistrés. De nombreux autres pays ont promis des avions, des équipes de secours et des objets de première nécessité. Certaines ONG françaises, comme Médecins du Monde, Handicap International et Action contre la Faim ont déjà des équipes à pied d’œuvre.
L’aide internationale commence à arriver lundi mais fait face aux difficultés d’accès aux zones sinistrées. Les agences humanitaires avaient toujours le plus grand mal à évaluer l’ampleur des destructions et des besoins. « Il est clair qu’il y a des besoins urgents en abris provisoires, nourriture, eau potable, vêtements chauds, couvertures et kits d’hygiène », a expliqué l’association Christian Aid. « Nous anticipons des pertes en vies humaines et des destructions considérables », a déjà averti Jagan Chapagain, de la Croix-Rouge.