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Donc, c’est officiel. La Manif pour tous, le puissant mouvement né en 2012 contre la loi Taubira et le “changement de civilisation” voulu par le pouvoir socialiste, s’est transformé en parti politique.
Pascal Célérier

Donc, c’est officiel. La Manif pour tous, le puissant mouvement né en 2012 contre la loi Taubira et le “changement de civilisation” voulu par le pouvoir socialiste, s’est transformé en parti politique.

Mais ses responsables ont immédiatement tenté de minimiser cette évolution, la présentant comme “technique”, et assurant que ce nouveau parti ne présenterait pas de candidats.On peut comprendre cette prudence, à destination des militants, séduits par le caractère trans-partisan du mouvement. Mais aussi vis-à-vis de partis institutionnels qui ont tenté d’intégrer, ce mouvement dans leurs appareils, comme l’UMP avec Sens commun.

Mais cette modification “technique” ira certainement plus loin. Car que penser d’un parti qui ne présenterait pas de candidats? Ou tout au moins n’en “labelliserait” pas? D’ailleurs LMPT avait déjà commencé à le faire lors des derniers scrutins: quand le candidat était une personnalité de conviction, il a réussi à prendre des villes de gauche depuis toujours, comme Limoges. Inversement, quand les candidats de droite n’assumaient pas les convictions de leurs électeurs, c’était la défaite, dans un contexte pourtant très favorable à la droite: NKM a perdu à Paris, F. Keller à Strasbourg. Ce qui était vrai des grandes métropoles le fut aussi dans des petites villes, comme à Villeneuve-sur-Lot. Et ce qui était vrai pour les municipales le fut aussi lors des dernières départementales: la droite juppéisée a réussi l’exploit de renforcer le PS dans le sud-ouest.
La mutation de LMPT en parti politique ne fera donc qu’accroître la pression sur ceux qui, à droite, ont fait fi des convictions de leur base. Car le temps n’est plus où l’électeur de droite votait sans regarder la qualité du produit qu’on lui proposait: il veut du vrai, et du bon. Il est devenu intraitable, quitte à laisser aller à la défaite une droite sans assise ni conviction. Est-ce la politique du pire? Non. Car les millions de familles LMPT ont pris conscience que les attaques de la gauche contre la famille et contre l’identité de la France touchaient à l’os, et, si elles n’étaient pas mises au coeur du débat, seraient, d’une façon ou d’une autre, entérinées et poursuivies par une droite insouciante de ces enjeux, et toujours prompte à courir après la gauche. Et donc, la politique du pire, c’est de continuer à voter pour une droite sans conviction qui poursuit l’entreprise destructrice de la gauche. C’est là un renversement majeur au sein du peuple de droite, et qui pèsera lourd dans les années qui viennent.

Certes, les vieilles structures partisanes semblent solides, mais ce sont des colosses aux pieds d’argile. Et nombreuses sont les personnalités de l’UDI, de l’UMP et du FN, hommes et femmes de conviction, qui, lassées des calculs et des postures, sauront quitter et saborder leurs vieux navires sans boussole, quand se redessinera pour de bon le paysage politique à droite.
Et la transformation de LMPT en parti politique constitue une nouvelle étape dans ce renouveau de la droite par la base.

Boulevard Voltaire – La liberté guide nos pas