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Népal Le bilan ne cesse de s’alourdir au Népal. Le décompte officiel est actuellement de 4349 morts, mais ce chiffre pourrait être beaucoup plus important selon les autorités.

Le bilan du séisme au Népal pourrait atteindre 10’000 morts, a dit mardi 28 avril à Reuters le premier ministre népalais, Sushil Koirala. L’ONU a pour sa part indiqué que huit millions de personnes sont touchées par la catastrophe dans ce pays de près de 28 millions d’habitants.

Plus de 1,4 million de personnes ont besoin de nourriture, la population manquant également d’eau et d’abris, précise l’organisation dans un rapport.

Selon les derniers chiffres communiqués par le Ministère de l’intérieur, 4349 personnes ont été tuées et plus de 7000 personnes blessées par le séisme de magnitude 7,9 qui a frappé samedi la région de Katmandou.

«Défi considérable»

Le premier ministre népalais, Sushil Koirala, a déclaré lors d’une réunion de crise que le gouvernement allait tenter de dépêcher de l’aide d’urgence – tentes, eau potable et vivres – dans les villages himalayens les plus isolés.

Mais, a-t-il expliqué, les services de secours de ce pays très pauvre font face à un «défi considérable» alors que de nombreuses routes ont été coupées. «Nous recevons des appels à l’aide de toutes parts. Mais nous sommes dans l’incapacité d’organiser simultanément les secours dans de nombreux endroits en raison du manque d’équipements et de spécialistes», a ajouté le premier ministre.

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Plus de 4300 morts

Le bilan du séisme, le plus meurtrier en plus de 80 ans, ne cesse de s’alourdir.

Selon le Ministère de l’intérieur, le bilan est désormais de 4310 morts et 7953 blessés. En outre, 73 personnes ont péri en Inde et 25 au Tibet, dans l’ouest de la Chine, selon l’agence Chine Nouvelle.

Mais il s’agit sans doute encore d’un bilan provisoire car l’étendue des dégâts dans les villages proches de l’épicentre du séisme, à environ 80 kilomètres au nord-ouest de Katmandou, est encore en bonne partie inconnue.

«La situation n’y est pas bonne. Tant de gens ont perdu leur maison. Ils n’ont pas assez d’eau et de nourriture», a déclaré Udav Prasad Timilsina, un responsable du district de Gorkha. «Nous n’avons pu soigner les blessés. Nous avons un besoin urgent de denrées essentielles comme la nourriture, l’eau, les médicaments, les tentes. Les secours arrivent mais nous avons besoin d’aide.»

 

Avalanche sur l’Everest

Le tremblement de terre a également déclenché une avalanche sur l’Everest, un gigantesque mur blanc qui a déferlé sur le camp de base et fait 18 morts. Tous les alpinistes bloqués à plus de 6000 mètres d’altitude depuis le séisme ont pu être évacués par hélicoptère, a-t-on appris mardi auprès des alpinistes encore présents dans le camp de base sud. Les secours ont profité la veille d’un temps dégagé.

Trois hélicoptères ont ainsi pu faire la navette toute la journée de lundi pour vider le camp 1 (6000 m environ) de ses occupants. Des alpinistes sont descendus du camp 2 (6400 m) pour être hélitreuillés à leur tour.

Chaque hélicoptère ne pouvait transporter que deux personnes à la fois, en raison du manque d’oxygène. Au total, 170 alpinistes ont été ramenés au camp de base sud (5400 m). «L’Everest est désormais vide au-dessus du camp de base», a déclaré sur sa page Facebook l’alpiniste danois Carsten Lillelund Pedersen.

La moitié des tentes du camp de base ont été détruites samedi par une avalanche déclenchée par le séisme. Entre 17 et 22 alpinistes ont trouvé la mort. Environ 350 alpinistes étrangers et quelque 700 guides de montagne népalais se trouvaient sur le «Toit du monde» (8850 mètres) au moment de la catastrophe.

 

Ils fuient la capitale

Parallèlement, dans la capitale ravagée, les habitants se pressaient dans les magasins pour faire des réserves de denrées de base comme le riz et l’huile. De longues files d’attente s’étaient formées devant les stations-service pour y faire le plein. Des familles entières se ruaient dans les autocars pour se rendre dans leur village d’origine. Certains étaient même juchés sur les toits.

Des mères accompagnées de leurs enfants, des pères chargés de valises tentaient de négocier avec les chauffeurs pour pouvoir monter à bord des véhicules bondés.

Les habitants contraints de rester dans la capitale ont passé une troisième nuit dehors sous des tentes de fortune, soit parce que leur maison s’est effondrée, soit parce qu’elle est trop endommagée.

Le sol ne cesse de trembler et les gens ont trop peur de rentrer chez eux. «Il y a tellement de peur et de confusion», constate Bijay Sreshth, qui s’est réfugié avec ses trois enfants, sa femme et sa mère dans un parc. A Balaju, un quartier de la capitale, un père a eu la douleur de voir la police retirer le corps de sa fille des décombres de sa maison. «Elle était tout pour moi, elle n’a rien fait, elle ne devait pas mourir», dit Dayaram Mohat, s’effondrant sur le sol.

Hôpitaux mobilisés

Les hôpitaux sont débordés et les médecins sont mobilisés 24 heures sur 24 pour soigner les blessés dans des conditions très difficiles. Les morgues arrivent à saturation. Des promesses d’aide ont afflué de toutes parts, mais la congestion de l’unique aéroport international rend difficile l’arrivée des équipes et du matériel humanitaire. Les Etats-Unis ont par exemple promis une aide de 10 millions de dollars, l’Australie 4,7 millions de dollars.

Le Népal, à l’instar de tout l’Himalaya, où se rencontrent les plaques tectoniques indienne et eurasienne, est une région à forte activité sismique.

En août 1988, un séisme de magnitude 6,8 avait fait 721 morts dans l’est du Népal. En 1934, 10’700 personnes avaient perdu la vie dans un tremblement de terre de magnitude 8,1 dans ce pays et en Inde. Des géologues ont estimé que le séisme avait pu déplacer Katmandou de quelques mètres vers le sud mais que l’Everest (8848 mètres), lui, ne devrait pas avoir changé de hauteur. (ats/Newsnet)

 

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