
Condamnée à dénoncer des effets d’annonce par elle-même annoncés, tout en ne les confirmant pas, mais un peu quand même, la pauvrette, incapable d’éteindre les feux par elle provoqués, en est réduite à allumer d’autres incendies.
Nicolas Gauthier
Décidément, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, est une grande sensible. Ainsi, est-elle « agacée » des « critiques de pseudo-intellectuels », relatives à une énième réforme de nos lycées et collèges. Venant d’une dame qu’il ne serait pas tout à fait nigaud de qualifier de « pseudo-ministre », cette séquence “pleurniche” ne manque pas de sel.
Comme toujours, avec notre gazelle dont la grâce du minois a tôt fait de se changer en sourire de hyène à la première des contrariétés – façon Valérie Pécresse, imbattable dans le registre consistant à faire la grimace pour de vrai tout en faisant semblant de sourire pour de faux – ; seulement voilà, on ne comprend pas toujours bien ce qu’elle fait. Ses réformes scolaires ont des airs de tango. Un pas en avant et deux en arrière. Il n’y a pas si longtemps, elle assurait la promotion de l’enseignement de la théorie du genre à l’école, tout en assurant que cette même théorie n’était que vue de l’esprit. Bref, que la dite théorie n’existait pas ; mais un peu quand même. Vous suivez ? Moi, pas toujours…
Là, il est un fait avéré que la donzelle s’en est pris plein le brushing avec les géniales trouvailles de ses affidés “pédagogistes”. Du langage à la Diafoirus. Des mots même pas permis pour expliquer que si les morveux vont à la pistoche, c’est juste pour apprendre à nager. On vous épargne le reste, déjà assez suffisamment commenté sur ce site.
Pour le reste, toujours le même flou. Latin et grec ? Toujours enseignés ? Il paraît que non et que oui. En même temps. Apprentissage de l’allemand ? Il devait être quasiment supprimé. Mais finalement non. Enseigner le stand-up de Jamel Debbouze plutôt que les stances de Rodrigue ? C’était dans les tuyaux. Mais, en fait, pas tant que ça… En fait, le problème, c’est qu’on ne sait plus trop bien, si ce n’est qu’elle a dénoncé, ce jeudi, sur les ondes de RTL, « vouloir en finir avec les classes élitistes au nom de l’égalité des chances », tout en “stigmatisant” – joli mot à la mode – « les options ou les classes de type européennes dans lesquelles parents qui connaissent les codes mettent leurs enfants pour les protéger »…
Là, ce n’est plus du tango, mais du paso-doble couplé à du saut à l’élastique sans élastique… Surtout cette mère de famille, justement issue du monde des CSP +. Comprenez, ces Français ayant tendance à immanquablement se croire au-dessus de leurs voisins du dessous.
Du coup, condamnée à dénoncer des effets d’annonce par elle-même annoncés, tout en ne les confirmant pas, mais un peu quand même, la pauvrette, incapable d’éteindre les feux par elle provoqués, en est réduite à allumer d’autres incendies.
D’où l’histoire de cette fameuse jupe ayant causé un trouble certain dans la bourgade de Charleville-Mézières (Ardennes). De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’une jeune fille qui, ôtant son voile avant d’aller à l’école et le remettant avant de rentrer chez elle, porte… une jupe longue, « assimilée à un signe d’appartenance religieuse ». Soit. Et notre ministre d’entrer dans la danse – là ce n’est plus tango ou du paso-doble, mais du hula-hoop – permettant, en dernier recours, de voler au secours des autorités scolaires mises en cause.
Citons donc ce phare de la pensée laïque, pécho sur RTL : « La réalité de ce qu’il s’est passé dans cet établissement scolaire, c’est que l’équipe pédagogique a fait preuve de discernement qu’on attend d’elle pour juger du caractère prosélyte ou pas, non pas de la tenue, mais de l’attitude de l’élève. » À l’heure où la France est à la croisée des enjeux géopolitiques des décennies à venir, nous en voilà réduits à mesurer la taille des jupes. Au Quai d’Orsay, on doit s’en étrangler de joie…