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Robert Ménard, le maire de Béziers (proche du Front national), a révélé, lundi 4 mai, l’existence d’un fichier recensant les enfants supposés musulmans de sa ville. Lors d’un débat de l’émission « Mots croisés » (à partir de 1 h 23 min) sur France 2 consacré aux querelles au sein du FN, le maire de Béziers, a donné des pourcentages d’enfants de confession musulmane dans les écoles de sa ville.
« Robert Ménard dit qu’il y a 64,6 % d’enfants de confession musulmane à Béziers. Mais il les tient d’où, ces statistiques ? », s’était auparavant interrogé sur Twitter un téléspectateur, dont les propos ont été repris par l’un des chroniqueurs de l’émission.
Robert Ménard dit qu’il y a 64,6% d’enfants de confession musulmane à Béziers. Mais il les tient d’où, ces statistiques ? #MotsCroisés
— ian gallagher ✏️ (@yannsolle)
« Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de vous dire que le maire a les noms, classe par classe, des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit, mais on le fait. » Robert Ménard persiste : « Les prénoms disent les confessions. Dire l’inverse, c’est nier une évidence. »
« Il est interdit de traiter des données à caractère personnel »
Ces révélations ont provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux dans la nuit et la matinée, et notamment du député socialiste de l’Hérault, Sebastien Denaja : « Le procureur de Beziers doit ouvrir une enquête après les déclarations de Robert Ménard sur le fichage des enfants selon leur confession », a-t-il estimé.
En France, les statistiques ethniques sont interdites par la loi du 6 janvier 1978, même si la Commission nationale informatique et liberté peut autoriser des exceptions. Le texte précise qu’« il est interdit de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les options philosophiques, politiques ou religieuses, ou l’appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à la vie sexuelle de celles-ci ».