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François Fillon
J’achève une brève visite à Tunis. Je voulais y venir au lendemain des élections qui ont consolidé la démocratie en Tunisie et après l’attentat sanglant du musée du Bardo qui, quelques semaines après celui contre « Charlie hebdo » et l’épicerie kasher de la Porte de Vincennes, nous lie dans un même combat contre le totalitarisme islamique.
Accompagné du président du groupe UMP du sénat, Bruno Retailleau j’ai rencontré le nouveau Président de la République, le chef du gouvernement, les ministres des affaires étrangères, de la santé, des transports, du tourisme, de la culture, le président de l’assemblée nationale, des chefs d’entreprise et des diplomates et des journalistes spécialistes de la Libye et des questions de sécurité. La Tunisie doit affronter en même temps la menace des islamistes, des trafiquants d’armes et de drogues qui se sont établis à sa frontière sud et tous les défis politiques, économiques et sociaux d’une transition post révolutionnaire. Seul pays à avoir su transformer l’essai des « printemps arabes », la Tunisie paraît bien seule et bien fragile avec ses 11millions d’habitants, ses inégalités territoriales, ses traditions bureaucratiques souvent héritées de la France et les restes d’idéologie socialiste et nationaliste de l’époque de Bourguiba. Pourtant le pays reste confiant. Les chefs d’entreprises se plaignent de la lenteur des réformes parce qu’ils ont foi dans les atouts de leur pays. Beaucoup sont revenus après la révolution pour participer à la fécondation de leur patrie. Un agenda de reformes impressionnant est à l’ordre du jour du Parlement : Une nouvelle législation contre le terrorisme, une réforme de la justice, la libéralisation des investissements, des partenariats publics privés. Il faut espérer que la majorité gouvernementale qui inclut le parti islamiste Ennahda, sera capable d’aller au bout de ce programme. La France, qui reste le premier partenaire de la Tunisie, doit poursuivre ses efforts de coopération car il en va de la démonstration qu’un régime démocratique peut fonctionner au Maghreb.
Irak, Liban, Emirats, Jordanie, Tunisie j’ai multiplié ces derniers mois les déplacements car j’estime que c’est là que se situe le problème de sécurité le plus grave auquel est confronté l’Europe. Si le Moyen-Orient basculait dans le chaos le prix à payer pour l’Occident serait à la fois économique et sécuritaire. La montée du totalitarisme islamique n’est plus un sujet régional, c’est un fléau mondial qui menace toutes les civilisations et que seule une très large coalition peut espérer éradiquer.




