L’Insee a annoncé ce mercredi un net rebond de l’activité. La chute du pétrole a dopé la consommation des ménages et la production industrielle. La construction souffre toujours.
La reprise est bien là. Cette fois-ci, François Hollande pourra le marteler sans se tromper. L’Insee a annoncé ce mercredi matin une croissance du PIB de 0,6 % au premier trimestre. Cette nette accélération de l’activité est une bonne surprise : l’institut statistique tablait sur une progression de 0,4 % dans sa note de conjoncture publiée en mars. Consommation des ménages, investissement des entreprises en produits manufacturés… les grands indicateurs sont désormais tous bien orientés, à l’exception notable de la construction, un secteur toujours à l’écart de la reprise.
Un tel rythme de croissance n’avait pas été vu en France depuis le deuxième trimestre 2013. L’Hexagone, comme les autres pays européens, bénéficie de vents très porteurs, dont notamment la chute du cours du pétrole (même s’il a remonté récemment) qui apporte une véritable bouffée d’oxygène au pouvoir d’achat des ménages et vient ainsi soutenir la consommation. Les chiffres publiés par Eurostat ce mercredi devraient également confirmer l’embellie dans une très large partie de l’Europe.
Après la publication fin mars d’un déficit public meilleur que prévu (à 4 % du PIB en 2014), ce chiffre de croissance pour le premier trimestre va sans nul doute contribuer à pacifier les relations entre Paris et Bruxelles. Il vient en tout cas largement crédibiliser la prévision de croissance de Bercy fixée à 1 % pour cette année. Celle-ci avait déjà été qualifiée de « prudente » dans un récent avis du Haut Conseil des finances publiques. « C’est un niveau plancher », avait souligné le ministre des Finances, Michel Sapin, espérant faire mieux.
Bruxelles veut que les réformes se poursuivent
La Banque de France a annoncé ce mardi prévoir une croissance de 0,3 % pour le deuxième trimestre dans une première estimation. La « hausse de la production devrait se poursuivre en mai », après un mois d’avril au cours duquel « la production industrielle et les livraisons » ont continué de progresser, selon une enquête auprès des chefs d’entreprise. Celle-ci prévoit aussi une progression de l’activité dans le secteur des services en mai. En revanche, dans le bâtiment, une « légère baisse de l’activité » est prévue en mai, après un mois d’avril « stable », indique la Banque de France. En mars, l’Insee anticipait aussi une croissance du PIB de 0,3 % au deuxième trimestre.
Mais Bruxelles ne veut pas que la France profite de cette embellie conjoncturelle pour relâcher l’effort de réformes. Bien au contraire, la Commission va demander ce mercredi à la France, dans ses recommandations annuelles, de les amplifier. Mais la menace de sanctions rapides n’est clairement plus d’actualité.