« J’ai un regret, c’est la tournure des débats, je trouve que l’école est un sujet tellement sérieux, tellement grave qu’on n’a pas le droit à se laisser aller à des débats faits de rumeurs et de contre-vérités », a-t-elle dit dans l’émission du Grand Rendez-Vous Europe1-Le Monde-ITELE.
Cette réforme, qui a été validée en avril par le conseil supérieur de l’éducation, doit « entrer en vigueur – c’est nécessaire, c’est indispensable et c’est urgent – à la rentrée 2016 comme cela a toujours été prévu, telle quelle », a-t-elle insisté.
Dénoncée par l’opposition de droite et plusieurs syndicats d’enseignants, cette réforme prévoit notamment l’enseignement d’une langue vivante à partir de la 5e et la disparition des classes européennes et bilangues.
Plusieurs syndicats ont appelé à une journée de mobilisation et de grève mardi avec des mots d’ordre différents. Le Snalc, FO, Sud, et la CGT souhaitent le retrait de la réforme tandis que le Snes-FSU, premier syndicat dans le secondaire, demande une reprise des discussions.
Selon un sondage Odoxa pour iTELE publié vendredi, plus de six Français sur dix (61%) se disent opposés à la réforme du collège, au motif notamment qu’elle risque de « niveler par le bas le niveau global des élèves ».
TIROIRS
Un sondage dont les résultats n’étonnent pas la ministre de l’Education.
« La faute à qui? La faute à un matraquage fait de désinformation, de contre-vérités, de malhonnêteté intellectuelle depuis quinze jours conduit notamment par la droite », estime Najat Vallaud-Belkacem, qui a reçu ces derniers jours le soutien de François Hollande, Manuel Valls et de la gauche parlementaire.
« Il faut bien distinguer ce qui relève de la manipulation qui à droite consiste en effet à enfumer l’opinion publique sur la réalité de cette réforme et puis ce qui relève d’ici ou là d’interrogations » sur certaines mesures de la réforme », a-t-elle ajouté.
Face aux critiques émises par l’opposition, Najat Vallaud-Belkacem a décoché une pique à l’ancien ministre de l’Education et président du MoDem François Bayrou qui a appelé au retrait de la réforme pour en reconstruire une différente.
« Les seules réformes consensuelles sont celles qu’on laisse dans les tiroirs », a-t-elle dit. « Un certain nombre de responsables politiques qui s’expriment contre la réforme, je pense à François Bayrou par exemple, ont été très généreux avec les tiroirs, beaucoup moins généreux avec l’avenir de nos enfants »
« C’est normal d’avoir des oppositions quand on conduit des réformes », a-t-elle dit.
Parallèlement à la réforme du collège, le gouvernement mène la réforme des programmes, également vivement décriée, qui doit faire l’objet d’une consultation auprès des 800.000 enseignants concernés.
La ministre de l’Education a indiqué cette semaine que la discussion était ouverte concernant la refonte des programmes.
(Marine Pennetier)