Étiquettes

, , , ,

Je veux bien qu’un reportage soit fait sur le Danemark, mais un reportage complet, sans quoi, ce n’est pas de l’information, c’est de la propagande.
Patrick Crasnier ,Photojournaliste.

Petite leçon de désinformation de la télévision d’État, France 2 et son fidèle serviteur David Pujadas, le mercredi 13 mai à 20 h 00.

Lors des informations, le présentateur nous montre un reportage qu’il appelle « Les Danois aiment les impôts ». Reportage complètement orienté, montrant qu’au Danemark les habitants payent beaucoup plus d’impôts qu’en France et qu’ils aiment cela. Un peu comme si le message à faire passer était : « Nous, en France, nous nous plaignons mais nous n’en payons pas encore assez. »

Si j’écris reportage « orienté », c’est qu’il est à l’évidence un coup de communication pour le gouvernement. Un travail sérieux de journaliste devrait prendre tous les aspects de ce sujet pour en informer les téléspectateurs, ce qui n’est absolument pas le cas. Un seul axe, un seul message presque « militant ». Quand je pense que c’est avec les taxes sur la télévision que les Français payent cette désinformation… Je vais donc essayer de rectifier l’angle en tant que journaliste, mais aussi pour avoir travaillé plus de sept ans avec le Danemark.

Il est vrai que les Danois payent des impôts élevés (mais tout est relatif), entre 40 et 50 % du salaire prélevés à la source. Il est nécessaire d’ajouter que la totalité, ou presque, des Danois payent l’impôt ; en France, moins de 50 % sont imposables. Cette différence est énorme et mérite d’être citée, la justice sociale danoise n’a rien à voir avec celle des socialistes français.

L’utilisation de l’impôt au Danemark est aussi complètement différente de notre pays. Là-bas, tout est gratuit pour les habitants : la santé, les écoles et universités les crèches et bien d’autres choses. Une redistribution de l’impôt bien inconnue en France, pays où l’on ne paye que des intérêts de dette, où les élus vivent comme des princes, où la représentation nationale vit sur le dos de ses « sujets ». Pays, aussi, où l’on paye plusieurs fois les mêmes choses avec des taxes, des impôts, et pour finir en payant le service. Exemple pour la santé : charges sociales sur les salaires, impôts, paiement d’une mutuelle car la CPAM, en déficit abyssal, ne peut plus rembourser.

La différence entre notre pays et le Danemark ne porte pas que sur l’impôt mais aussi sur les charges payées sur les salaires. En France, l’employeur paye environ 60 % de charges sur un salaire alors qu’au pays de la Petite Sirène, il ne paye que 12 %. Côté salarié, pas de charges salariales puisqu’il paye l’impôt. Vous voyez tout de suite la différence : des salaires beaucoup plus élevés, des prélèvements qui, à l’arrivée, sont moins forts qu’en France, et une gratuité de tout ce qui est social. Imaginez un peu qu’en France ce soit la même chose, des salaires augmentés des charges salariales et d’une grande partie des charges patronales : pour un SMIC, cela ferait environ 2.000 euros au lieu de 1.000. Quelle différence !

Par contre, pour que cela soit possible dans notre beau pays, tous devraient mettre la main à la poche, les élus prenant les moyens de transport en commun, payant l’impôt comme tout le monde, ne cumulant pas des mandats. Des salariés qui, même au SMIC, paieraient l’impôt dont ils profitent aussi comme tout le monde. Les socialistes parlent toujours d’égalité (alors qu’ils ne rêvent que d’égalitarisme) mais ils sont les champions des niches, des passe-droits, des combines.

Alors, je veux bien qu’un reportage soit fait sur le Danemark, mais un reportage complet, sans quoi, ce n’est pas de l’information, c’est de la propagande.

 

Boulevard Voltaire – La liberté guide nos pas