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Par Matthieu Deprieck, 
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Le président de l’UMP Nicolas Sarkozy veut s’opposer par tous les moyens à la réforme du collège.  afp.com/KENZO TRIBOUILLARD

Au lendemain de la publication de l’arrêté entérinant la réforme du collège, les cadres de l’UMP, Nicolas Sarkozy en tête, affirment qu’il faut poursuivre le combat. Mais comment?

L’encre du Journal officiel n’est pas encore sèche que Nicolas Sarkozy s’emporte contre l’arrêté qui entérine la réforme du collège. Il est 9h30 mercredi au siège de l’UMP et le président du parti s’adresse à la quarantaine de membres du comité exécutif: « Cette réforme, on va l’attaquer de toutes parts, sur les plans politique, juridique, philosophique. » Une tête se lève dans l’assistance. Pierre Morel-A-L’Huissier est député de Lozère et spécialiste de droit public. Pour contester en justice l’arrêté, mieux vaut avoir de solides arguments, répond-il en substance.

Prise de court par la rapidité du gouvernement, la droite cherche la meilleure réplique. La première se joue devant les tribunaux. Tout arrêté peut être contesté devant le conseil d’Etat. L’UMP a déjà tenté le coup avec les rythmes scolaires. En vain. Les arrêtés ont été jugés légaux même si Pierre Morel-A-L’Huissier attend toujours une décision relative à l’obligation d’organiser des activités périscolaires sans compensation de l’Etat.

Un député UMP propose ses services à Sarkozy

Le député de la Lozère entend tout de même regarder à la loupe l’arrêté pris par Najat Vallaud-Belkacem. Il fera porter dans la journée un courrier à Nicolas Sarkozy pour lui proposer de constituer un groupe de parlementaires experts en droit public. Signe de sa détermination, il passera un coup de fil à Eric Schahl, conseiller parlementaire de Nicolas Sarkozy, pour appuyer sa proposition.

Cette stratégie ne convainc pourtant pas la majorité du parti, plus encline à mener un combat strictement politique. « L’Education nationale vit dans le monde des décrets et le conseil d’Etat n’y met jamais les mains, explique le député de Paris et ancien recteur d’académie Claude Goasguen. On a consacré beaucoup d’efforts aux rythmes scolaires sans parvenir à un résultat. Il faut se concentrer sur l’idéologie de la réforme et maintenir la pression. »

Ce que confirme l’entourage de Nicolas Sarkozy: « Sa priorité, c’est la mobilisation politique. La saisie de la justice est un moyen, pas une fin. »

Maintenir la pression sur le gouvernement

Comment? Par une manifestation nationale? L’appel lancé par François Bayrou a rencontré peu d’échos à l’UMP. Nicolas Sarkozy, François Fillon ou Bruno Le Maire ont rejeté l’idée. Le plan, c’est plutôt réclamer l’abrogation de l’arrêté comme l’a fait Christian Jacob lors de la séance de questions au gouvernement mercredi.

Sur RTL, ce jeudi matin, Laurent Wauquiez exige lui que l’exécutif transforme le décret en projet de loi. Pour réussir un tel tour de passe-passe, il faudrait abroger l’arrêté, rédiger un projet de loi et compter plusieurs mois avant que les deux Chambres ne valident le texte. Illusoire. D’autant que la réforme du collège appartient pleinement au domaine réglementaire du ministère de l’Education qui n’a donc aucune obligation de consulter députés et sénateurs à ce sujet.

Dans Le Parisien, Bruno Le Maire ouvre une dernière voie : se concentrer sur ce qui n’est pas encore figé. Après le décret et l’arrêté, le monde enseignant attend les circulaires d’application qui doivent préciser le contenu de la réforme. « Ce ne sont que des points de détail. Le mal est fait », évacue Claude Goasguen. Reste le contenu des programmes. « Le combat continue sur la réforme des programmes d’histoire », clame l’ancien ministre de l’Agriculture. Cette consultation s’achève le 12 juin. Dans trois semaines.

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