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Marianne : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à démissionner ?

Jacques Grosperrin : J’ai très vite compris que la plupart des membres étaient en parfaite cohérence avec les orientations politiques de la ministre. C’est une commission très homogène dans son idéologie, marquée à gauche, et qui soutient la politique menée par le gouvernement. Il m’a semblé clair qu’elle tenait ses ordres directement du ministère.
J’ai senti une bienveillance appuyée à l’égard des élèves en difficulté, qu’il fallait absolument apaiser d’une manière ou d’une autre. Pour que tout le monde réussisse, on a préféré dénaturer l’excellence et le goût de l’effort, et au final on a abaissé le niveau d’exigence.
Sur le fond, à tant insister sur l’histoire de la colonisation, de la traite négrière, des flux migratoires, de l’islam, on entre dans une forme de repentance, de flagellation constante ! Comment peut-on faire aimer un pays à qui que ce soit dans ces conditions ? L’objectif est d’apaiser le climat à l’école. Mais à trop vouloir calmer les sources potentielles de conflits, on créée une République des communautés qui mène tout droit vers une République communautariste. Alors que la République est une et indivisible !
Comment le Conseil supérieur des programmes fonctionne-t-il ?
Au début, il se réunissait deux fois par mois. Mais comme il fallait aller vite, on est passé à une fois par semaine, comme s’il y avait un affolement de la part du ministère… Les emplois du temps des uns et des autres ont fait que les échanges avaient surtout lieu par mail, je n’ai moi-même assisté physiquement qu’à une seule réunion, du fait de ma nomination comme rapporteur d’une commission d’enquête au Sénat sur la perte des valeurs républicaines. Peu de personnes étaient présentes à chaque fois. Mais j’ai dû recevoir cent emails par mois !
Pour la méthode, des experts présentent des modèles de programmes, et notre rôle consiste à en remettre en question la forme, les mots employés et la tournure des phrases… Mais jamais le fond. Je ne sais pas comment les experts en question sont choisis, il n’y a aucune transparence par rapport aux personnes qui interviennent.
Je ne suis pas en colère, je n’ai rien à tirer du fait de me mettre cette instance à dos. Mais c’est une supercherie. L’objectif affiché était de garantir une forme d’impartialité et de transparence. Mais c’est en réalité le bras armé sous-terrain de la ministre.
