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Par Tristan Quinault Maupoil

L'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin reçu à l'Elysée en février dernier

L’ancien premier ministre regrettre que «les gens donnent le sentiment d’aimer plus la politique que la France».

Jean-Pierre Raffarin chef de l’État? «Je ne l’ai jamais entendu, jamais, même soupçonné vouloir être président de la République». C’est Françoise Vilain-Raffarin qui en atteste le plus fermement dans le documentaire que France 3 consacrera à son frère en juin: non, l’ancien premier ministre n’a jamais voulu traverser la Seine pour rejoindre l’Elysée.

Lui-même l’explique en conclusion des 52 minutes consacrées à rappeler son parcours politique: «j’ai assumé d’être premier ministre mais je n’ai jamais rêvé être président, parce que je sais que la grandeur de la France exige quelqu’un qui soit capable d’être à cette hauteur-là». Et Jean-Pierre Raffarin de préciser: «Je pense que la vie politique aujourd’hui est extrêmement décriée. Parce que les gens donnent le sentiment d’aimer plus la politique que la France. Et c’est un peu comme le pèlerin de Compostelle: quand le chemin l’emporte sur la destination», affirme Jean-Pierre Raffarin aujourd’hui président UMP de la commission des Affaires étrangères du Sénat.

«Le chemin, il est très important: on a mal aux pieds, on souffre quand on est pèlerin. Mais on oublie jamais, c’est la force du pèlerin, que la destination est dans chaque pas. Or en politique on n’a pas l’impression que la France est dans chaque pas. On a l’impression que c’est plutôt les partis, les intérêts des uns ou des autres», regrette le parlementaire. Pour l’ancien premier ministre, «il faut qu’il y ait cette destination de la vie politique qui soit plus apparente dans chacun des pas de l’homme politique. Et moi c’est ce que j’ai essayé de faire. C’est pour ça que je suis un homme politique qui suis assez heureux parce que j’assume ce que j’ai fait et à chaque moment je peux dire quelle a été ma vision de ce que je crois être la hauteur de la France». Une ligne de conduite qui permet au sénateur de se dire aujourd’hui «libre» et «indépendant».


Raffarin «terrifié» par le FNÀ la primaire de la droite, Jean-Pierre Raffarin fera son choix en se demandant «quel sera le meilleur candidat contre Marine Le Pen». Car l’élu de la Vienne se dit «à la fois terrifié mais en même temps très mobilisé par la situation du Front national». «Pendant très longtemps on a pensé qu’il suffisait d’être au second tour contre Marine Le Pen pour gagner. Or qu’est-ce-que nous voyons aujourd’hui évoluer sur le terrain? Que des socialistes sont capables de voter Front national contre le sarkozysme. Que des UMP sont capables de voter pour le Front national contre le socialisme», explique l’ancien premier ministre. «Au fond, il y a dans l’UMP et dans le PS, des gens qui se détestent tellement qu’ils préfèrent le Front national plutôt que la victoire de l’adversaire». Conclusion de Jean-Pierre Raffarin: «Ça veut dire que Marine Le Pen peut gagner la présidentielle».


Jean-Pierre Raffarin: l’autre force tranquille, sera diffusé samedi 20 juin a 15 h 25 sur France 3 Poitou-Charentes et Limousin, puis mardi 23 juin en diffusion interrégionale à 8 h 50 sur les cinq antennes du pôle Sud-Ouest de France 3: Aquitaine-Limousin, Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon.

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