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Ghassem Soleimani, en 2013.
Les Etats-Unis n’ont « rien fait » pour aider l’armée irakienne contre les djihadistes à Ramadi, a accusé le général Ghassem Souleimani, un haut responsable des gardiens de la révolution iraniens – dont il dirige les opérations extérieures – cité lundi 25 mai par l’agence de presse officielle IRNA.

La ville de Ramadi, située à une centaine de kilomètres à l’ouest de Bagdad, est tombée le 17 mai aux mains de l’organisation Etat islamique. Le pire revers enregistré par Bagdad depuis la débâcle de juin 2014 face à l’EI et la perte de la grande ville de Mossoul, dans le Nord.

Dimanche 24 mai, Ashton Carter, le ministre de la défense états-unien, avait lui accusé l’armée irakienne de ne pas s’être battue pour contrer l’EI à Ramadi. « Nous avons un problème avec la volonté des Irakiens de combattre l’EI et de se défendre », avait-il assené sur CNN.

« M. (Barack) Obama, quelle est la distance entre Ramadi et la base Al-Assad, où les avions américains sont basés ? Comment pouvez-vous vous installer là-bas sous prétexte de protéger les Irakiens et ne rien faire. Ce n’est pas autre chose que d’être complice d’un complot. »

« Pour quelle raison (…) trompent-ils l’opinion publique mondiale en créant des coalitions mensongères pour soi-disant lutter contre Daech, qui n’est pas réprimé ? », a attaqué M. Souleimani.

L’Iran a toujours mis en doute la volonté réelle des Etats-Unis et de ses alliés arabes et occidentaux dans la lutte contre l’organisation Etat islamique, des responsables iraniens affirmant même que le groupe extrémiste sunnite a été renforcé par la politique de ces pays.

La lutte contre l’EI : un « intérêt national » pour l’Iran

Chef de la force Al-Qods, chargée des opérations extérieures des gardiens de la révolution, Ghassem Souleimani aurait notamment été actif en Irak lors des combats, à la fin de mars, dans la ville de Tikrit, reprise à l’EI par l’armée et les milices chiites irakiennes. Sa présence supposée aux avant-postes de Tikrit avait suscité l’ire du président de la commission des forces armées du Sénat américain, le républicain John McCain. « C’est le même homme qui avait fait parvenir des milliers d’engins explosifs improvisés à l’origine de la mort de centaines de soldats et de marines [après l’invasion américaine de 2003]. Ce n’est pas seulement incroyable, c’est inacceptable », avait-il tonné le 11 mars.

Puissance chiite régionale, l’Iran est engagé contre l’EI, avec des conseillers militaires et un soutien financier et militaire aux gouvernements syrien et irakien. « Pour lutter contre le phénomène dangereux (de Daech), il n’y a que la République islamique », a lancé le général Souleimani, pour qui la lutte contre l’EI est un « intérêt national ».

Dimanche 24 mai, le général Ahmad-Reza Pourdastan, chef de l’armée de terre iranienne avait demandé au Parlement des fonds supplémentaires pour lutter contre les djihadistes.

http://www.lemonde.fr