Le 18 décembre 1783, le roi d’Angleterre demande à un jeune homme de 24 ans, William Pitt the Younger (le Jeune), de former le gouvernement.
Le père du nouveau Premier ministre s’était illustré en enlevant Québec à la France. Son fils, le Second Pitt, accède au pouvoir quatre mois après le traité de Versailles qui consacre l’indépendance des Treize colonies américaines, les nouveaux États-Unis. Il redresse l’économie, lutte contre la traite des Noirs avec son ami William Wilberforce et tente d’émanciper les catholiques irlandais.
En 1786, il signe aussi un traité de libre-échange avec la France. À ce moment privilégié de leur Histoire, les deux ennemis de toujours font confiance aux échanges commerciaux et au rapprochement économique pour instaurer une paix durable…
Quand débute la Révolution française, Pitt n’y voit d’abord que des avantages pour son pays. Mais en février 1793, la France déclare la guerre à l’Angleterre. Pitt ne peut tolérer l’annexion par les Français du port d’Anvers par où transite une grande partie des exportations britanniques.
Sa détermination à briser la France révolutionnaire est dès lors totale.

Il pressure ses concitoyens pour financer les pays coalisés contre la France (Prusse, Autriche…).
Célibataire endurci, usé par le travail (et la consommation de porto), couvert de dettes pour n’avoir jamais voulu se laisser corrompre, il meurt à 46 ans, quelques semaines après le triomphe de Napoléon 1er à Austerlitz, trop tôt pour voir le succès de sa politique.