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abus de faiblesse, François-Marie Banier, Le tribunal correctionnel, Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre
Le tribunal correctionnel de Bordeaux a relaxé l’ex-ministre dans deux volets de l’affaire. Patrice de Maistre et François-Marie Banier sont, eux, condamnés pour « abus de faiblesse ».
C’est une tentaculaire affaire qui se dénoue progressivement, et à la faveur d’Eric Woerth. L’ancien ministre UMP de Nicolas Sarkozy a été relaxé dans les deux premiers volets, « trafic d’influence » et « abus de faiblesse » de l’affaire Bettencourt.
Patrice de Maistre, l’ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt a également été relaxé dans le volet « trafic d’influence ». En revanche, il a été reconnu coupable d’abus de faiblesse, et condamné à 30 mois de prison, dont un an avec sursis.
Tout comme l’ intrigant photographe François-Marie Banier , condamné, lui à 3 ans de prison, dont 6 mois avec sursis sur le volet « abus de faiblesse », une peine assortie de la confiscation d’assurances-vie et de biens immobiliers.
Confiscation des assurances vie et de biens immobiliers pour Banier. #Bettencourt
Eric Woerth et Patrice de Maistre étaient poursuivis dans le volet « abus de faiblesse » commis au détriment de Liliane Bettencourt, tandis qu’ils étaient les seuls acteurs du volet « trafic d’influence » de l’affaire. Ils étaient soupçonnés de s’être entendus en 2007 pour qu’en contrepartie de l’attribution de la Légion d’Honneur à Patrice de Maistre par Eric Woerth, un emploi soit proposé à l’épouse de ce dernier chez Clymène, la société qui gère les dividendes tirés par les Bettencourt du groupe L’Oréal… et dont de Maistre était directeur général.
En rendant son jugement jeudi, le président du tribunal, Denis Roucou, a expliqué qu’« il peut exister un intérêt personnel pour Patrice de Maistre de recruter Florence Woerth alors que son mari est devenu ministre » et que « la carrière de Florence Woerth a bien été évoquée entre les deux hommes ». « Pour autant, le recrutement de Florence Woerth ne pouvait dépendre de la seule décision de Patrice de Maistre », a souligné le tribunal, car l’agrément de Liliane Bettencourt devait également être recueilli. Pour les juges, le seul fait qui pourrait être retenu, c’est qu’Eric Woerth a demandé à Patrice de Maistre de recevoir sa femme, mais c’est « un élément extrêmement ténu pour caractériser le trafic d’influence ».
Quant à la Légion d’honneur, si Eric Woerth est bien intervenu « en tant que trésorier de la campagne [présidentielle] de Nicolas Sarkozy », dans des « conditions totalement atypiques », « il n’est pas démontré l’existence d’un pacte de corruption dont la contrepartie serait l’emploi de Florence Woerth », conclut le tribunal. A l’issue du procès tenu en mars, le Procureur Gérard Aldigé avait lui-même requis la relaxe « faute d’éléments à charge suffisants », et avait vertement fustigé la « construction intellectuelle » des juges ayant instruit l’affaire « à partir du rapprochement audacieux d’évènements et de dates » qui, selon lui, « ne peut asseoir une culpabilité ».