La présidente du FN, Marine Le Pen, a évoqué vendredi de « nombreuses convergences de vue » avec le Grand Imam d’Al-Azhar, l’une des plus prestigieuses institutions de l’islam sunnite, lors d’un déplacement en Egypte entamé jeudi.
C’est une rencontre inédite. La présidente du FN, Marine Le Pen, a rencontré vendredi le Grand Imam d’Al-Azhar lors d’un déplacement en Egypte entamé jeudi. Après la rencontre, elle a évoqué les « nombreuses convergences de vue » qu’elle avait avec lui.
Al-Azhar a souligné que la rencontre avec Marine Le Pen se faisait dans le cadre de « l’ouverture » de l’institution « vis-à-vis de tous les courants idéologiques, pour répondre et confronter tout ce qui fait offense à l’Islam, sa tolérance et son acceptation d’autrui ». « Si elle (Mme Le Pen) avait une compréhension erronée de l’islam, le Cheikh d’Al-Azhar voulait lui montrer quel était le véritable islam », a expliqué à l’AFP Abbas Shoman, l’adjoint de Mohammet Al-Tayeb.
Aymeric Chauprade accompagne Marine Le Pen
Dans un long communiqué publié vendredi, Marine Le Pen détaille longuement sa visite en Egypte. Elle y est accompagnée par le député européen FN Aymeric Chauprade, qu’elle avait pourtant écarté en janvier après une vidéo controversée où il disait s’inquiéter d’une « cinquième colonne » islamiste en France et de « la menace très grave » que constitue selon lui l’islam. « Les convergences de vue entre la présidente du Front national et la plus Haute Autorité sunnite du monde arabe sont multiples », a expliqué Marine Le Pen vendredi, malgré les réserves du Grand Imam d’Al-Azhar.
Elle cite successivement : « L’importance vitale des 10 millions de chrétiens coptes, descendants directs de l’Egypte des pharaons, et qui paient un lourd tribut à l’intolérance islamiste ; le rôle d’équilibre que doivent jouer la France et l’Egypte dans les conflits du monde arabe (conflit israélo-palestinien, conflit entre chiites et sunnites…); le rôle stabilisateur que l’Egypte peut avoir en Libye face à la double menace de l’émiettement étatique et du radicalisme islamiste ; l’importance de dissuader les populations d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient d’abandonner la terre de leurs ancêtres pour un avenir sans débouché en Europe ».
Marine Le Pen a également été reçue par le pape copte Théodore II
La présidente du FN et le Grand Imam d’Al Azhar ont « exploré ensemble les voies possibles d’une future coopération contre les salafismes et tous les courants radicaux de l’islam », a-t-elle aussi expliqué. « L’entretien de plus d’une heure a aussi permis au Grand Imam de découvrir le véritable projet politique de Marine le Pen et contribuera à gommer les effets malheureux de la désinformation médiatique dans l’esprit de nombreux musulmans du monde », assure-t-elle encore.
Marine Le Pen a par ailleurs a été reçue par le pape copte Théodore II, « auquel elle a fait part à la fois de son émotion à pouvoir saluer le successeur direct de Saint-Marc sur le trône d’Alexandrie et de sa très vive inquiétude pour les chrétiens d’Egypte, de Syrie et d’Irak ».
