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Christine Ollivier
Plus déterminé que jamais à se présenter à la primaire de droite en 2016, et ce malgré des sondages atones, François Fillon a dénoncé mardi soir « ceux qui veulent étouffer le match présidentiel avant même que la compétition n’ait commencé ».
Mal-aimé des sondages, sifflé au congrès des Républicains, François Fillon s’entête dans sa candidature à la primaire de droite en 2016 et le revendique. « Les Français ont le droit de choisir autre chose qu’un remake de 2012 », a lancé l’ancien Premier ministre mardi soir lors de l’assemblée générale de son mouvement, Force républicaine. « Je ne serai pas la proie de ceux qui veulent étouffer le match présidentiel avant même que la compétition n’ait commencé », a-t-il ajouté, pointant les « épreuves », « chausse-trappes » et « combines » qu’il a traversées depuis trois ans. « Tous les coups, semble-t-il, sont permis », a accusé Fillon.
« Je suis un entêté »
Lors du congrès des Républicains le 30 mai, « j’ai été sifflé. Alain Juppé le fut. Faudra-t-il qu’il ne reste qu’une seule personne sur l’estrade pour que le silence soit assuré? », a-t-il notamment déploré, sans jamais citer Nicolas Sarkozy. Et de parodier Michel Audiard : « Ce n’est pas parce qu’on a quelque chose à dire qu’il faut la boucler. Moi, je suis debout, je parle et j’avance (…) J’avance parce que je suis gaulliste, sarthois et vendéen mêlé de sang basque : un entêté. »
On qualifie son projet de « thatchérien »? « C’est du pragmatisme, c’est du gaullisme, c’est du souverainisme libéral », a-t-il répliqué.
Les contre-exemples Balladur et DSK
L’homme s’est trouvé des raisons d’y croire dans « l’expérience ». « En février 1995, Édouard Balladur était encore le favori avant que Jacques Chirac ne le coiffe sur le poteau » et « en 2010, François Hollande était loin derrière Dominique Strauss-Kahn avant que tout ne bascule », a-t-il rappelé. D’ici la présidentielle, « il reste 23 mois et, en politique, c’est une éternité qui rend tous les scénarios possibles ».
François Fillon s’en est pris au gouvernement, qui « godille sur place » : « Un jour on fait la leçon aux entreprises, le lendemain on dit les aimer (…) Un jour on dépense sans compter, le lendemain on rabote les budgets… Un pas en avant, un pas en arrière : c’est la danse du statu quo. » Et de fustiger François Hollande, ce « tacticien des synthèses de la gauche ». Mais il a mis son camp en garde : « Ne répondons pas au stupide anti-sarkozysme d’hier par un anti-hollandisme primaire. »