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Jérôme Bernatas

Sceaux, mardi 9 juin. Après la générale de mardi et une représentation devant des collégiens mercredi, la troupe de l’Opéra en plein air lance sa tournée estivale ce vendredi devant le château de Sceaux.
Sceaux, mardi 9 juin. Après la générale de mardi et une représentation devant des collégiens mercredi, la troupe de l’Opéra en plein air lance sa tournée estivale ce vendredi devant le château de Sceaux. (LP/J.B.)

 

Un tourbillon de poussière passe derrière le château de Sceaux. Le vent fait voleter les pans de la robe immaculée de Violetta, l’héroïne de l’œuvre de Giuseppe Verdi. « L’accident, on en fait de la création », s’amuse Arielle Dombasle.

 La comédienne et chanteuse assure cette saison la mise en scène de « La Traviata », présentée dans le cadre de l’Opéra en plein air. La première se déroulera ce vendredi soir au Domaine départemental de Sceaux. Avant de jouer devant le public, la troupe a livré une prestation en conditions réelles mardi. Devant des fauteuils vides, mais sous les yeux attentifs d’Arielle Dombasle, grande prêtresse en pantalon et pull noir, une croix dorée pendant à sa fine taille.

Depuis le 20 mai, interprètes, musiciens et techniciens préparent la tournée estivale dans une apparente bonne humeur. « Je sais faire preuve de beaucoup d’autorité, mais dans le bonheur, explique Arielle Dombasle. Je veux que ça se passe dans l’enchantement, mais sans laxisme. » Une heure avant de lancer le premier french cancan du drame lyrique verdien, les danseuses dégustent une salade sous les arbres impeccablement taillés. « L’ambiance est plutôt cool », confirme Sophie Benavides, qui participe à l’Opéra en plein air pour la deuxième fois. « Moi, je découvre, complète la gracieuse Laurisse Sulty. Je vis une expérience assez déroutante, car on nous laisse une grande part de liberté. » Même sérénité chez Rémy Yadan, qui assiste Arielle Dombasle pour les chorégraphies. « Tout me semble bien calé, bien ajusté. Cela reste néanmoins un spectacle vivant avec ses imprévus. »

Première arrivée, la violoniste Anne Gravoin -épouse du Premier ministre Manuel Valls– se réchauffe en jouant des bouts de partition dans la fosse balayée par une désagréable bise. Ses partenaires la rejoignent peu à peu, filant directement s’installer derrière leur pupitre. Avant que les choristes, solistes et autres danseurs n’aillent se maquiller et s’habiller sous la tente blanche abritant les loges, un baryton se chauffe la voix en traversant le plateau.

A 21 heures, la générale commence, la première scène de fête réchauffant vite l’atmosphère. Arielle Dombasle et Rémy Yadan scrutent chaque détail. « Nous devons prévoir absolument tout », prévient Arielle, « passionnée d’entrer dans la psychologie de chacun des personnages ». A Sceaux pour deux soirées, « La Traviata » s’exportera ensuite sur des sites aussi majestueux que Fontainebleau, Carcassonne… « Ces lieux contribuent à la féerie », appuie Arielle Dombasle, « très émue par les Invalides », avant-dernière étape de l’Opéra en plein air en septembre.

Vendredi 12 et samedi 13 juin au château de Sceaux. Accès aux gradins à partir de 19 heures, spectacle à 21 heures. Places de 39 à 95 €. Réservations sur http://www.operaenpleinair.com.