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Lors du déplacement qu’il effectue samedi à Mayotte, un territoire en pleine catastrophe sanitaire confronté à la présence de 200000 clandestins, le Premier ministre compte parler « éducation et vivre ensemble » en compagnie de sa ministre de l’Education,
A Mayotte aussi, Najat a pu rejoindre Manuel. Vous allez dire que nous virons pipole. Que Mondafrique, une presse qui expose les vérités de l’envers du décor, le sang et les larmes, s’intéresse au sexe et à la vie privée. Pas du tout. Nous avons seulement observé que de Mayotte à Roland Garros, Manuel se rend toujours là où est Najat. Interrogée sur le « Bondy Blog » -à propos de cette rumeur de relation qui fait jazzer- la jeune femme a démenti toute idylle. Dont acte.
Manuel, même s’il est capable d’amour -n’a-t-il pas naguère déclaré lors d’un meeting du Medef : « j’aime les entreprises »- n’a pas l’esprit à batifoler. Le Premier ministre français est un type sérieux accouplé à la courbe du chômage. Pas du genre à perdre du temps, à aller voir un match de foot à Berlin sans motif professionnel. Pour dire les choses plus directement, Najat est le talisman de Manuel, sa présence l’aide à faire de la bonne politique. Donc aucune ambigüité et je ne verrai pas malice si, voyageant soudain sur une ligne régulière, à ce qu’ils bénéficient d’un « tarif couple », comme Sarkozy et Buisson auraient pu aussi le revendiquer. En politique comme à l’opéra, le duo est la base de la réussite, celle de ceux qui bossent dur.
Mayotte, un second Lampedusa
A propos de cet îlot, Manuel Valls ferait bien de consulter Giscard. C’est « l’Ex » qui est à l’origine de la transformation de cette parcelle des Comores en département français. En 1974 et en 76, quand l’archipel vote et milite pour quitter le giron de la France, seule Mayotte va demeurer tricolore. Disons que l’Elysée a tout mis en œuvre pour convaincre les mahorais de rester sous emprise gauloise. Une volonté qui, ça tombe bien, satisfait le parfumeur Jean-Paul Guerlain, celui qui trouvera impossible l’expression « travailler comme un nègre ». Guerlain cultive à Mayotte des hectares d’Ylang-Ylang, une fleur sublime essentielle, c’est le cas de le dire, à la production des parfums. Guerlain et VGE sont de très vieux et proches amis qui ont l’habitude de tuer de concert des canards et des antilopes. Mayotte va rester avec Paris comme capitale.
Depuis, coincé dans l’usage de travailleurs clandestins, Guerlain a décampé. Mais le chaos est toujours là. Suffit de se rapporter à un document que nous avons publié, au témoignage du docteur Michel Rami qui rentre de ce coin du canal de Mozambique. Ainsi, si la population officielle est de 215 000 habitants, le nombre de clandestins atteint les 200 000, ce qui fait de Mayotte un deuxième Lampedusa dont personne ne parle. D’où une situation sanitaire déplorable et une insécurité grandissante venue de populations comoriennes sans ressources et sans papiers.
Cazeneuve aux abonnés absents
Le ministre Cazeneuve, s’il n’était si occupé, place Beauvau, à terroriser les terroristes, aurait pu faire partie du voyage premier-ministériel. Sa place aurait été bien plus évidente auprès du Premier ministre français que celle de la ministre de l’Education. Outre que Mayotte est la pricipale porte d’entrée de sans papiers pour la France, ce territoire est devenu une terre de croisade pour les propagandistes de l’islam wahhabite originaires du Qatar ou d’Arabie Saoudite. Venus souvent des autres iles des Comores arrosées largement par le Golfe, les salafistes sont tranquillement prosélytes. Du genre radical.
Mondafrique vous a conté comment, excédés par la surenchère d’un groupe religieux, des fidèles musulmans de Mayotte ont eux-mêmes détruit une mosquée utilisée par les salafistes. Cazeneuve aurait également pu jeter un œil sur la mise en place d’un état civil sérieusement tenu et, pourquoi pas, lancer un plan pour combattre une polygamie très vivante, chose que la loi républicaine réprouve, même si elle l’a longtemps tolérée à Mayotte?
En revanche, la ministre de l’Education qui est bien là pourra constater que le rythme de construction des lycées (un tous les deux ans) et des collèges (un par an) a suivi, en gros le rythme de l’arrivée massive de sans papiers. Leurs enfants ont le droit d’être scolariés, grace à une des rares dispositions non répressives de la politique de l’immmigration menée ces dernières années. Voici une lueur d’espoir dans la catastrophe que vit ce département du bas du bout du monde.
A Mayotte, Manuel Valls a bien besoin d’un porte bonheur.