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Gabriel Nedelec  et Gregoire Poussielgue

Les ténors de l’ex-UMP défendent tous l’évolution souhaitée par Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen.

«  Il y a urgence à reformer le Code du travail.  » Voilà un point de vue partagé par beaucoup à droite. Chez Les Républicains, les candidats à la primaire de 2016 promettent tous de s’y atteler s’ils arrivent au pouvoir. Tous insistent sur le fait qu’il est impératif de simplifier un code devenu trop complexe. Tous prônent une législation réduite à ses fondamentaux et renvoyant à des accords collectifs en entreprise ou dans les branches professionnelles. Un chantier très ambitieux qu’ils n’avaient pas engagé quand ils étaient aux affaires.

François Fillon, le premier, a défendu cette position à l’été 2014. Pour l’ancien chef de gouvernement, «  toutes les tentatives de “toilettage” engagées par le passé se sont soldées par un échec car elles n’ont pas été basées sur une redéfinition du principe fondamental du Code du travail ». Selon lui, cette approche permettra de gagner en lisibilité et de remettre la négociation au cœur des relations sociales puisque «  les abus concernant ce qui relève des normes sociales fondamentales sont pénalement sanctionnés ».

L’ex-occupant de Matignon a été suivi par bon nombre de ses concurrents à droite. Dans une interview au « Figaro » le 1er mars, Nicolas Sarkozy disait des choses assez proches (lire ci-dessus). Bruno Le Maire, de son côté, ajoute un détail symbolique. Dans « Les Echos » du 28 avril, il appelait à inscrire ces fondamentaux « dans 150 pages, contre les 3.700 actuelles ». Alain Juppé dit, lui, vouloir «  supprimer du Code actuel les obstacles qui gênent les embauches et empêchent les entreprises de produire autant qu’elles pourraient », détaille Maël de Calan, chargé de coordonner les projets auprès du maire de Bordeaux. « Il s’agit principalement de relever significativement les seuils sociaux et de s’attaquer au contrat de travail. Soit en créant un contrat unique, un CDI facile à rompre, soit en permettant aux entreprises de recourir plus aisément au CDD.  » L’ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand, défend, lui, un contrat unique dans lequel les modalités de rupture seraient négociées dès la signature.

Si les ténors de droite se disent prêts à aller de l’avant, la prudence est en revanche de mise chez les socialistes, qui viennent de se déchirer sur la loi Macron. Le PS n’a officiellement pas de position sur la question d’une réforme du Code du travail, mais il en promet une dans les jours à venir. Néanmoins, la perspective d’une simplification de ce Code, à la faveur du renforcement des accords collectifs, ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme rue de Solferino. Quant aux parlementaires, ils attendent d’en savoir plus sur les suites que donnera le gouvernement à ces propositions.

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