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Cecile Cornudet

L’ex-chef de l’Etat mise lourd sur les élections régionales de décembre. Il espère en faire une rampe de lancement pour la primaire de 2016.

Les télécoms ne sont pas le seul secteur où l’on paie cher ce que l’on désire vraiment. Pour obtenir un accord avec l’UDI aux régionales de décembre , Nicolas Sarkozy vient de mettre sur la table trois têtes de listes sur les huit ou dix gagnables par la droite. Soit beaucoup plus que ce que « vaut » réellement le petit parti centriste au plan électoral. Il donne ce faisant l’impression de céder à l’« ultimatum » posé début juin par Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI. Il prend aussi le risque d’ouvrir un front en interne avec son ancien ministre Alain Joyandet, qui doit céder sa place à François Sauvadet en Bourgogne- Franche Comté alors qu’il laboure le terrain depuis quatre mois. Une lourde facture… à la hauteur de l’enjeu.

Car faute d’être parvenu à creuser l’écart dans son camp en rebaptisant l’UMP, le président des Républicains a décidé de miser lourd sur le scrutin régional. Ce sera « un test de reconquête », dit-il déjà, et pour lui la rampe de lancement espérée pour la primaire présidentielle de 2016. La droite doit remporter le plus de régions possibles, calcule Nicolas Sarkozy, surtout avec le périmètre et les compétences dont elles disposent désormais. Et lui, doit apparaître comme l’artisan de cette victoire. Pour cela, il travaille aux alliances comme il l’avait fait avec succès aux dernières départementales, et il entend s’investir personnellement dans la campagne.

Siphonner les voix juppéistes

L’objectif ? En faire également un « test » personnel, ou plutôt une démonstration de sa capacité à faire barrage au Front national. Il a imposé Christian Estrosi comme tête de liste en Paca face à Marion Maréchal-Le Pen et s’est rendu sur place pour le soutenir. Il s’exprime lui-même essentiellement sur les sujets d’immigration et d’identité dans l’espoir de re-séduire les électeurs partis au FN. Avec la volonté évidente de frapper les esprits, voire de faire polémique, comme lorsqu’il utilise l’image d’une fuite d’eau pour décrire l’afflux de migrants.

Faire une campagne à droite tout en s’alliant les centristes peut paraître contradictoire ? Qu’importe, c’est le but recherché. Ratisser large. Et au passage gêner Alain Juppé en incitant l’UDI à participer à la primaire de 2016 pour « siphonner » des voix juppéistes.