Surprise! La Cour suprême sauve la réforme «Obamacare»
Les juges de la Cour suprême des Etats-Unis. Image: Reuters
Barack Obama peut respirer. La Cour suprême des Etats-Unis lui a offert jeudi une grande victoire en jugeant légales les subventions fédérales aidant les Américains les plus pauvres à payer leur assurance-maladie. Le verdict net – six des neuf juges ont soutenu la position de la Maison-Blanche face aux plaignants – est une surprise.
John Roberts, le président de la Cour suprême qui fut nommé à son poste en 2005 par le républicain George W. Bush, a clairement soutenu la réforme de la santé chère au démocrate Barack Obama: «Nous devons respecter le rôle de la branche législative et faire attention de ne pas défaire ce qu’elle a fait», écrit-il dans son jugement. «Le Congrès a passé la loi pour des soins abordables afin d’améliorer les marchés de l’assurance-maladie, pas pour les détruire.»
L’assurance-maladie est gravée dans le marbre
Pour Michael Sparer, professeur de santé publique à la Columbia University (New York), le verdict est important: «Dans l’immédiat, cela va permettre à 8 millions d’Américains de garder leur assurance-maladie sans avoir peur de perdre leurs subsides», réagit-il. «A plus long terme, cela signifie que la réforme de la Santé survivra au départ de Barack Obama de la Maison-Blanche en 2017. Même si un candidat républicain remporte l’élection présidentielle l’an prochain, cela sera beaucoup plus difficile pour les conservateurs d’abroger cette loi, car elle fait désormais partie du paysage législatif.» Quelque 21 millions d’Américains bénéficient directement de la réforme de la santé et des subventions gouvernementales.
Barack Obama a chaleureusement salué le verdict de la Cour suprême en soulignant le rôle de son gouvernement dans le système d’assurance-maladie: «Grâce à cette loi et à la décision d’aujourd’hui, les millions d’Américains dont j’entends parler chaque jour continueront à recevoir les réductions d’impôts qui permettent à huit?personnes sur dix s’assurant sur les nouveaux marchés [d’assurance-maladie], de s’offrir une assurance coûtant moins de 100?dollars par mois.»
Liberté ou obligation?
Dans ses remarques, Barack Obama a également fait allusion à un point qui divise profondément ses concitoyens depuis le passage de la réforme en 2010: «En Amérique, l’assurance-maladie n’est pas un privilège pour un petit nombre d’entre nous, mais un droit pour tous», a-t-il martelé. Michael Sparer souligne que les démocrates et les républicains ont des vues radicalement différentes sur le rôle de leur gouvernement: «Les conservateurs abhorrent l’obligation de s’assurer qu’ont les Américains depuis le passage de la loi.»
Mais il ajoute: «Paradoxalement, le verdict de la Cour suprême leur facilite la tâche. Les républicains peuvent continuer à critiquer la réforme de la Santé sans que cela ait de conséquences politiques pour eux puisque la loi va perdurer et ils ne risquent pas d’être critiqués par les Américains pour la perte des subventions.» (TDG)