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L’Etat islamique revendique l’attentat de Sousse

La «plupart» des victimes sont britanniques, selon le Premier ministre tunisien Habib Essid. Au moins cinq touristes sont de cette nationalité et une autre Irlandaise, selon les autorités de ces pays. D’autres viennent de Belgique, de France ou d’Allemagne, d’après M. Essid. En Suisse, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) vérifie si des ressortissants sont concernés.

Des centaines d’autres touristes étaient amenés dans la nuit de vendredi à samedi en bus à l’aéroport d’Enfidha, situé à mi-chemin entre Tunis et Sousse, pour être évacués de Tunisie, a constaté un journaliste de l’AFP.

Treize vols étaient affichés au départ de cet aéroport durant la nuit, notamment à destination de Londres, Manchester, Amsterdam, Bruxelles et Saint-Petersbourg. «Nous avons peur, l’endroit n’est pas sûr», a confié un touriste évacué, originaire du Pays de Galles.

Identification en cours

L’attaque a visé l’hôtel Riu Imperial Marhaba à Port el Kantaoui, à 140 km au sud de Tunis et près de la ville de Sousse.

Un communiqué diffusé par des comptes djihadistes sur Twitter indique que «le soldat du califat (…) a pu parvenir au but», tuant près de 40 personnes «infidèles». L’attaque a visé «des antres (…) de fornication, de vice et de l’apostasie» et ce «malgré les mesures (de sécurité) renforcées autour de ces antres», dit encore le texte.

L’identification des victimes est toujours en cours. «On ne peut pas donner de répartition par nationalité», a indiqué le ministre de la Santé, Saïd Aïdi, à la radio française RTL. La plupart des victimes étaient en tenue de plage au moment des faits et n’avaient pas leurs papiers sur eux.

Arme cachée dans un parasol

Des témoins ont vu le corps d’un assaillant, avec un fusil d’assaut Kalachnikov près de lui, sur les lieux de l’attaque. L’homme a été tué lors d’une fusillade avec la police, qui cherche à déterminer s’il y avait d’autres tireurs.

Selon le ministère de l’Intérieur, l’auteur présumé de l’attentat se nomme Seifeddine Rezgui, un jeune Tunisien originaire de Gaafour (nord-ouest) mais étudiant à Kairouan (centre). Il était inconnu des services de police et a agi seul «a priori», selon le secrétaire d’Etat aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly.

«Il est entré par la plage, habillé comme quelqu’un qui allait se baigner, et il avait un parasol avec dedans son arme», a ajouté le responsable à la radio Mosaïque FM. L’assaillant a visé les clients sur la plage, puis pénétré dans l’enceinte de l’hôtel pour abattre des clients installés au bord des piscines.

Scènes de panique

La ville balnéaire de Sousse est une des destinations préférées des touristes européens dans ce pays. Elizabeth O’Brien, une Irlandaise séjournant dans un hôtel voisin, a décrit des scènes de panique sur la plage quand la fusillade a éclaté.

«J’ai d’abord cru que c’étaient des feux d’artifice puis j’ai vu les gens courir (…). Les serveurs et les agents de sécurité sur la plage nous ont dit de courir», a-t-elle témoigné sur la radio irlandaise RTE. Selon un autre témoin, le tireur visait les touristes et épargnait les Tunisiens.

Cette attaque frappe un pays qui voit monter la menace djihadiste depuis sa révolution en 2011. Elle survient près de trois mois après l’attaque sanglante contre le musée du Bardo à Tunis (22 morts dont 21 touristes), qui avait déjà porté un coup dur au secteur vital du tourisme. Elle intervient aussi le même jour qu’un attentat de l’EI (27 morts) au Koweït et la décapitation d’un homme en France.

Mesures sécuritaires

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, qui s’est rendu sur les lieux du drame près de Sousse, a jugé que ces attaques sont «la preuve qu’il faut une stratégie globale (…). La Tunisie est face à un mouvement international. Elle ne peut répondre toute seule à cela», a-t-il dit.

La Tunisie disait craindre des attentats à l’approche de la saison touristique et avait annoncé des mesures sécuritaires accrues. Des menaces provenant de comptes de réseaux sociaux liés à la mouvance djihadiste avaient menacé de nouvelles attaques durant l’été.

Le tourisme représente environ 7% du PIB de la Tunisie et près de 400’000 emplois directs ou indirects. Ce secteur est très affecté par les crises politiques à répétition et l’essor de la mouvance djihadiste qui ont suivi la révolution de janvier 2011. (ats/Newsnet)

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