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Par Adrien Cahuzac

Premiers fournisseurs de la Grèce en viande de bœuf, les éleveurs français craignent les conséquences de la faillite de la Grèce et de sa possible sortie de la zone euro, qui pourraient aggraver leurs difficultés.

Les conséquences de la faillite de la Grèce n’inquiètent pas seulement les milieux financiers. La filière bovine française reste suspendue aux évolutions de la situation dans le pays. « La Grèce est le deuxième marché à l’export pour la viande bovine française, après l’Italie« , souligne Dominique Langlois, le président de l’interprofession de la filière bovine, Interbev. Pesant 36 % des importations grecques en viande bovine, la France est le premier fournisseur du pays, devant l’Irlande, l’Allemagne et l’Italie.

Premier producteur européen de viande bovine, devant l’Allemagne et l’Italie, la France a abattu 1,3 million de tonnes équivalent carcasse (tec) en 2014. 51 200 tonnes équivalent carcasses (tec) ont été exportées vers la Grèce selon FranceAgriMer, pour un chiffre d’affaires de 194 millions d’euros selon Interbev. Les exportations vers la Grèce avaient déjà reculé de 8,3 % en volume en 2014 par rapport à 2013, pour un chiffre d’affaires qui s’établissait alors à 220 millions d’euros.

La demande pourrait s’effondrer

« La sortie de la Grèce de la zone euro entrainerait un renchérissement important du prix de la viande bovine française pour les Grecs et un effondrement de la demande », craint Dominique Langlois. Cette situation pourrait être dramatique pour la filière hexagonale déjà mise à mal par l’embargo russe. « La France exportait assez peu vers la Russie. Il s’agissait surtout de l’Allemagne et de l’Italie. Mais cela a entrainé une baisse des cours sur les principaux marchés européens, dont la France », explique le président d’Interbev.

Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, avait réuni le 17 juin, producteurs, abattoirs et distributeurs pour tenter de trouver une issue à la crise qui sévit dans la filière depuis plusieurs mois. Un accord prévoyait d’augmenter les prix de la viande payés aux éleveurs qui bloquaient depuis trois jours les principaux abattoirs du pays. L’accord portait sur une revalorisation progressive des prix payés aux producteurs de 5 centimes par kilo et par semaine, jusqu’à atteindre environ 4,50 euros par kilo.

Deux semaines plus tard, les cours n’ont que très peu évolué. Les prix à l’entrée des abattoirs ont augmenté d’un centime par kilo en moyenne tous produits confondus, pour atteindre 3,72 euros le kilo, selon les cotations hebdomadaires publiées le 30 juin par l’établissement public FranceAgriMer. La semaine dernière, les prix avaient augmenté en moyenne de 2 centimes par kilo.

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