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(AFP Photo)
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Invité au Parlement européen mercredi, le premier ministre grec a insisté que son gouvernement n’avait pas de mandat pour conduire la Grèce hors de la zone euro

Alexis Tsipras persiste et signe. S’adressant le Parlement européen mercredi matin, il a insisté qu’un plan de désendettement était indispensable pour remettre son pays sur la voie de la croissance. «La dette n’est pas seulement un problème grec, il est aussi européen et requiert une solution européenne pour éviter une rupture historique», a-t-il lancé, ajoutant que la grosse partie des crédits accordés par les créanciers depuis 2010 a servi à rembourser les banques européennes. La veille, réunis à Bruxelles, les dirigeants de la zone euro lui avaient pourtant fait comprendre qu’une restructuration de la dette grecque serait à l’agenda cet automne et que la priorité maintenant est un troisième plan d’aide pour éviter que la Grèce ne prenne la porte de sortie de la zone euro.

Apparemment, le premier ministre grec prend ce risque au sérieux et a promis de répondre aux exigences des créanciers pour trouver un accord sur un troisième plan d’aide à la Grèce. Il s’est dit confiant de présenter un programme de réformes avant jeudi soir de sorte que l’Eurogroupe et les créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission) de faire une évaluation avant de la soumettre aux chefs d’Etat et de gouvernement qui se réuniront de nouveau dimanche prochain à Bruxelles.

Conscient aussi que la crise grecque et les multiples réunions sans résultats commencent à énerver de nombreux dirigeants européens, Alexis Tsipras a fait un plaidoyer pour l’unité de l’Europe. L’enjeu n’est pas seulement économique, a poursuivi le chef du gouvernement grec. Il est aussi politique, a-t-il dit. Cette crise met en exergue l’incapacité collective de la zone euro à faire face au problème de la dette». Il a rappelé que la Grèce n’est pas le seul pays qui est étouffé par un endettement trop lourd.

«Je prends la responsabilité de tout ce qui s’est passé en Grèce durant les cinq derniers mois, a poursuivi le chef de Syriza, parti de la gauche radicale qui est arrivé au pouvoir fin janvier 2015. Notre programme se concentre sur les vraies réformes pour lutter contre le clientélisme, la corruption, l’évasion et la fraude fiscale qui étaient des pratiques courantes durant les vingt dernières années.» Alexis Tsipras a ajouté qu’il comptait sur l’aide européenne pour mettre de l’ordre dans l’économie grecque. Il n’a pas manqué de critiquer les mesures d’austérité imposées par les créanciers qui ont appauvri le pays. «Ma patrie a été un laboratoire pour l’austérité et l’expérience n’a pas réussi», a-t-il dit.

Enfin, le premier ministre grec a insisté que son mandat de chef de gouvernement a été renforcé par le résultat du référendum de dimanche et qu’il n’avait aucune intention de conduire la Grèce hors de la zone euro.

Présent au Parlement, le président du Conseil européen Donald Tusk a rappelé que la zone euro avait fixé mardi un ultimatum jusqu’à la fin de la semaine à Athènes pour présenter un programme crédible d’économies et réformes, sous peine sinon d’enclencher le scénario du pire.

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