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Il s’impose dès l’entrée du parc par la cour d’honneur. Dominant le site. Aujourd’hui musée, scène d’opéra comme en juin dernier, le château de Sceaux n’a pourtant rien conservé de sa splendeur au XVIIIe siècle.
Son histoire débute avec Colbert, contrôleur des finances de Louis XIV.
A la mort de Colbert en septembre 1683, son fils, le marquis de Seignelay, puis sa belle-fille poursuivent les travaux. C’est de cette époque que datent les broderies de Le Nôtre ou le long tapis vert sur lesquels bronzent aujourd’hui encore les vistieurs du parc.
Sept ans plus tard, en 1700, le vaste domaine devient le terrain de jeu d’une cour joyeuse et festive. La capricieuse duchesse du Maine s’entoure d’illustres académiciens oubliés ou plus connus comme Voltaire. Les fastueux festivals s’y succèdent pour divertir l’infatigable duchesse, comme ces Grandes Nuits de Sceaux, en 1714 et 1715. Les bals sont costumés, on danse, joue des pièces, compose des poésies, parfois au rythme des feux d’artifice. Mais quand la duchesse du Maine s’éteint en 1753, le domaine s’endort pour ressusciter… avec la révolution.
La Nation réquisionne alors le domaine. Pendant quelques mois, il vit à nouveau au rythme des fêtes pittoresques qui réunissent des foules inombrables. On prévoit alors de transformer les lieux en établissement agricole. On y plantera du tabac et y élevera des porcs. Mais le domaine est vendu et le château détruit par le nouvel acquéreur.
Un demi-siècle plus tard, au hasard d’un tirage au sort, la parcelle est attribuée, faute d’héritier, à la femme du futur duc de Trévise, un proche du pouvoir. Dès 1830, les travaux reprennent. Et la grande ferme redevient un chateau, que l’on observe encore aujourd’hui.
Les affres de l’histoire continuent pourtant de le malmener. Le domaine passe encore de mains en mains – jusqu’à être occupé par les Allemands pendant la guerre. Finalement, en 1971, la site est racheté par le conseil général. Depuis, une vaste politique de réhabilitation se poursuit. En témoigne, le parterre de broderies de Le Nôtre, qui ont vu le jour l’année dernière au pied du château.
Le domaine n’a pas encore tout à faire livré ses secrets. Prêtez l’oeil à l’ombre des marroniers, dans l’allée droite face au château. Là, un souterrain, vestige du domaine de Colbert, est encore muré. Personne ne sait encore ce qu’il abrite.
Domaine de Sceaux, Parc et Musée de l’Ile-de-France. Ouvert tous les jours, sauf le lundi de 14 heures à 18 h 30. 3 € tarif réduit : 1,50 €. Informations : 01.41.87.29.51.