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En vingt ans, le nombre de parents qui élèvent seuls leurs enfants a grimpé de 78 %.
Célibataires, séparés, divorcés ou veufs, les pères et les mères qui élèvent seuls leurs enfants ne sont plus une exception dans la société française. En vingt ans, le nombre de familles monoparentales a augmenté de 78 %, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère des Affaires sociales publiée mercredi. « La monoparentalité n’est pas un phénomène nouveau, mais elle ne cesse de prendre de l’ampleur », souligne la Drees. En 2011, ces familles étaient 1,6 million, soit plus d’une sur huit, et concernaient 2,4 millions d’enfants (18 % des mineurs). Environ la moitié des parents isolés sont célibataires.
Si la plupart d’entre eux sont toujours des femmes (85 %), la proportion d’hommes est de plus en plus importante. « Le nombre de pères à la tête des familles monoparentales a plus que doublé en vingt et un ans, passant de 100.000 en 1990 à 240.000 en 2011 », note l’étude. Ce nombre augmente d’ailleurs plus vite que celui des familles monoparentales. La loi de 2002, qui instaure la résidence alternée, contribuerait à cette progression importante du nombre de pères isolés, selon la Drees. Le passage des hommes par la case « famille monoparentale » est par contre plus temporaire que celui des femmes : ils se remettent plus souvent en couple et leurs enfants quittent un peu plus fréquemment le logement familial, pour retourner vivre chez leur mère.
Précarité
Hommes comme femmes, les parents isolés sont souvent plus précaires que ceux en couple, avec un niveau de vie plus bas et des difficultés sur le marché du travail. « Ils cumulent à la fois des taux de chômage et d’inactivité plus élevés et une qualité de l’emploi dégradée [temps partiel, CDD, emplois aidés] », relève l’étude. Leur taux de chômage atteint 16 % et celui de longue durée 47 % contre respectivement 7 % et 37 % pour les parents en couple. Cela s’explique en grande partie par la proportion importante de femmes, plus défavorisées sur le marché du travail, parmi les familles monoparentales. Mais pas seulement : les pères isolés sont aussi plus souvent au chômage que leurs homologues en couple, même si leur situation est moins dégradée que celle des mères seules. Par rapport aux mères en couple, celles-ci sont évidemment pénalisées par « la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle ». Résultat : en vingt ans, leur taux d’activité n’a quasiment pas bougé, alors que celui des mères en couple a progressé.