Lydia Guirous est cette brillante jeune femme, auteur d’Allah est grand la République aussi et fervente sarkozyste – personne n’est parfait — que l’ancien président de la République, séduit par son talent et son caractère, a fait sortir du rang pour la bombarder secrétaire nationale aux valeurs de la République et à la laïcité puis, en juin dernier, porte-parole de Les Républicains.

La pauvrette à qui son ascension fulgurante dans la hiérarchie du parti ne vaut pas que des amis, vient d’apprendre à ses dépens que la mission qui lui avait été confiée ne lui permettait pas de dire ce qu’elle pensait, mais la contraignait à répéter ce qu’il faut dire.

Présentant son premier « point presse » en ce lundi de rentrée, Lydia Guirous avait cru pouvoir avancer au nom des Républicains que, face à l’afflux massif des migrants, il était urgent de refouler ceux qui ne peuvent prétendre bénéficier du droit d’asile et de revenir sur les accords de Schengen. Dans la foulée, la naïve débutante préconisait la formation d’une coalition internationale et l’envoi en Syrie de troupes au sol pour réduire Daech. C’était ne rien comprendre aux subtilités de la grande politique intérieure et extérieure d’un parti de gouvernement.

Présent à ses côtés, Sébastien Huyghe, son collègue dans le porte-parolat, son aîné à l’état-civil et son ancien dans le métier, s’est empressé de recadrer et de corriger sa cadette. Lui reprenant le micro des mains, il s’est contenté de dire, s’agissant des migrants, que nos lois devaient être appliquées. Quant à cette idée saugrenue de combattre effectivement Daech, elle ne correspondait pas « à la position officielle du parti ».

Née de parents algériens et musulmans, petite-nièce de l’écrivain kabyle Jean Amrouche, épouse d’un catholique gaulois, féministe, farouche adversaire du voile, de la soumission et du communautarisme, Lydia Guirous est française.

Né de parents français, grandi au sein de l’UMP, député du Nord, Sébastien Huyghe est prudent.

C’est toute la différence.