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Par Gaëlle Fleitour 

Alors que le « Manifeste des 30 » appelle la communauté médicale à boycotter le laboratoire pharmaceutique Servier, accusé de ne pas indemniser correctement les victimes du Mediator, son président leur répond dans une Lettre Ouverte.

Olivier Laureau, président de Servier
Dans une lettre ouverte aux signataires du « Manifeste des 30 » que L’Usine Nouvelle a pu se procurer lundi 7 septembre, Olivier Laureau, le président de Servier, répond à ses détracteurs. Le 28 août, trente experts – médecins, philosophes et personnalités de la société civile – avaient cosigné une déclaration, suivie d’une pétition, appelant la communauté médicale à boycotter le laboratoire Servier, accusé de ne pas indemniser correctement les victimes de son traitement du diabète détourné comme coupe-faim, le Mediator (comme nous le racontions).
« Sensible à l’émotion des patients concernés, je souhaite néanmoins rétablir la réalité des faits », écrit Olivier Laureau. « Le Médiator a entraîné chez certains patients des effets indésirables sérieux pour lesquels une réparation et une indemnisation sont nécessaires. Nous vivons ce drame avec gravité, respect et compassion pour les patients et leurs proches », assure-t-il.
Et de répondre point par point aux accusations portées contre le laboratoire (voir sa lettre que nous publions ci-dessous). « Nous ne cherchons pas à en retarder le processus » d’indemnisation, assure-t-il, estimant que seuls onze dossiers ont posé débat pour le moment, et que tous les chiffres sont publiés sur son site internet. « Nous réfutons catégoriquement les accusations qui nous sont faites de demandes qui seraient injustifiées et pléthoriques. »
Le laboratoire est sous le feu des critiques depuis que de grandes personnalités, comme Axel Kahn, Israël Nisand ou Michel Serres ont signé le manifeste, dont la pétition a été signée à ce jour par près de 7 000 personnes. « Je ne doute pas que les signataires du manifeste soient attachés au respect du travail de la justice et, comme tout justiciable, Servier a aussi le droit d’être défendu », estime Olivier Laureau. Ajoutant que « les partenariats que nous avons noués avec des équipes médicales ou de sociétés savantes (…) ne sont pas spécifiques à notre entreprise, ils sont conformes à la loi. » Pour désamorcer le conflit, il prône l’apaisement.
« Je serais, tout comme les équipes, heureux de vous accueillir sur nos sites pour vous présenter la réalité du groupe », conclut le président du laboratoire pharmaceutique, dont le procès pénal du Mediator, espéré un temps cette année, n’est toujours pas prêt de se tenir.