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  • Plusieurs centaines personnes convergé mercredi soir Palais Présidentiel cris

    Plusieurs centaines de personnes ont convergé mercredi soir vers le Palais Présidentiel aux cris de « Libérez Kosyam (nom du palais présidentiel) » ou « A bas les RSP ». – Theo Renaut/AP/SIPA

Les militaires du Régiment de sécurité présidentielle de l’ancien président Blaise Compaoré ont « dissous » les institutions de la transition démocratique du Burkina Faso. François Hollande a condamné « fermement » de coup d’Etat.

Les militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) au Burkina Faso, qui ont pris en otages le président intérimaire Michel Kafando et le gouvernement mercredi, ont annoncé jeudi matin avoir « dissous » les institutions de la transition démocratique, en place depuis le départ en octobre 2014 de l’ancien homme fort du pays Blaise Compaoré, et promis d’organiser des « élection inclusives ».

Une décision que François Hollande a condamné en fin de matinée en appelant à la remise en place des institutions. Dans un communiqué diffusé par l’Elysée, le chef de l’Etat « condamne fermement le coup d’Etat qui a eu lieu au Burkina Faso » et appelle « à la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées », dont le président et des membres du gouvernement, retenus en otage depuis la veille par des militaires d’un régiment d’élite.

François Hollande appelle également « à la remise en place des autorités de la transition et à la reprise du processus électoral », alors que les militaires du Régiment de sécurité présidentielle du Burkina ont annoncé jeudi matin avoir « dissous » les institutions de transition.

Depuis mercredi les choses se sont accélérées sur place. Après la prise en otages du président intérimaire Michel Kafando et du gouvernement, ce jeudi matin un « Conseil national de la Démocratie » affirme avoir mis « fin au régime déviant de la transition (…) Le président de la transition est démis de ses fonctions.

Le gouvernement de transition » et « le Conseil national de la transition » sont « dissous », a affirmé à la télévision publique un militaire, le lieutenant-colonel Mamadou Bamba qui pour l’occasion ne portait pas l’uniforme du RSP.

« Une large concertation est engagée pour former un gouvernement qui se dévouera à la remise en ordre politique du pays et à la restauration de la cohésion nationale pour aboutir à des élections inclusives et apaisées », a-t-il poursuivi.

Des élections étaient programmées dans un mois

Le RSP, garde prétorienne de l’ex-président Blaise Compaoré chassé par la rue à l’automne 2014, dénonce notamment la loi n’autorisant pas les partisans de l’ancien homme fort du pays à se présenter à l’élection présidentielle, qui devait avoir lieu le 11 octobre. Cette loi électorale très controversée rendait « inéligibles » tous ceux qui avaient soutenu un « changement inconstitutionnel », soit la tentative de Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour supprimer la limitation des mandats présidentiels.

Le président du Conseil national de la transition (assemblée de transition) Cheriff Sy, a appelé sur RFI « le peuple à se mobiliser immédiatement contre cette forfaiture ». « C’est une question de rapport de force » a-t-il lancé, dénonçant un « coup d’Etat ».

Coups de feu dans la capitale

Selon l’agence Reuters, des militaires ont effectué des tirs de sommation jeudi matin sur la place de l’Indépendance dans le centre de Ouagadougou pour tenter de disperser une foule de manifestants protestant contre un coup de force de la garde présidentielle. Des tirs ont retenti épisodiquement dans d’autres quartiers de la capitale.

Le RSP avait déjà à plusieurs reprises perturbé la transition et, lundi, la Commission nationale de réconciliation et des réformes avait recommandé la dissolution de cette unité de quelque 1.300 hommes, considérée comme la mieux formée de l’armée burkinabé. Fin juin, le RSP avait ainsi exigé la démission du lieutenant-colonel Zida, également numéro 2 de ce régiment et qui avait demandé publiquement sa dissolution « pure et simple » avant d’y renoncer.

Condamnation unanime de la communauté internationale

L’ONU, l’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest ont, ainsi que la France, ancienne puissance coloniale, fermement condamné mercredi cette « prise d’otages ». Le Conseil de sécurité de l’ONU a réclamé que le président et son Premier ministre soient « libérés sains et saufs et immédiatement » et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s’est déclaré « scandalisé ».

La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a de son côté appelé jeudi à la « libération immédiate » du président et des membres du gouvernement

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