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Le président du directoire de Volkswagen estime ne s’être rendu coupable «d’aucun manquement», mais dit «prendre la responsabilité» et remet sa démission pour permettre à Volkswagen «un nouveau départ». Décision sur sa succession attendue vendredi.
Martin Winterkorn (ici lors de la conférence de presse annuelle du groupe en février dernier). Photo: Reuters
Le président du directoire de Volkswagen Martin Winterkorn a annoncé mercredi sa démission, quelques jours après des révélations fracassantes sur un trucage à grande échelle de moteurs de voitures du groupe. Martin Winterkorn, 68 ans et depuis 2007 à la tête de Volkswagen, affirme ne s’être rendu coupable « d’aucun manquement », mais dit « prendre la responsabilité » du scandale et remet sa démission pour permettre à Volkswagen « un nouveau départ », selon un communiqué du groupe. Une décision sur sa succession sera prise vendredi selon le conseil de surveillance du groupe.
Cette démission était pressentie depuis le début de la semaine, alors que la recherche de responsables du scandale des moteurs truqués s’accélère dans une Allemagne toujours incrédule face à l’ampleur de la supercherie.
La mise en place d’un logiciel sur certains moteurs diesel des voitures du groupe, destiné à fausser les résultats de tests antipollution, concerne 11 millions de voitures, a reconnu le groupe la veille. Les annonces de nouvelles enquêtes se sont multipliées dans le monde.
Selon plusieurs médias allemands, une instance restreinte et toute puissante du conseil de surveillance de l’entreprise s’est réunie mercredi matin à Wolfsburg, siège du groupe dans le nord de l’Allemagne, en présence de M. Winterkorn, pour tirer les conséquences de l’affaire. Volkswagen restait de son côté mutique sur le sujet.
Les médias se sont rassemblés en nombre aux abords de la centrale de Volkswagen, a constaté un photographe de l’AFP sur place.
Le « présidium » du conseil de surveillance comprend cinq membres, les plus influents de l’organe de contrôle. Ce qu’ils pourraient décider mercredi a toutes les chances d’être entériné par le conseil dans son ensemble, dont une réunion est prévue de longue date vendredi.
Le maintien ou non de M. Winterkorn à la tête de l’entreprise se pose désormais ouvertement en Allemagne.
Mardi, M. Winterkorn, avait présenté ses « profondes excuses » et promis de faire toute la lumière sur l’affaire qui secoue le groupe – et toute l’industrie automobile européenne – depuis vendredi dernier. Il a affirmé n’avoir lui-même à ce stade « pas toutes les réponses » aux questions qui se posent.
Pour beaucoup d’actionnaires, la position de M. Winterkorn était intenable. Quelque 25 milliards d’euros de capitalisation boursière du groupe ont été pulvérisés en deux jours du fait du plongeon de 35% de l’action.
Les appels à la « transparence totale » chez Volkswagen, telle que réclamée mardi par la chancelière Angela Merkel, étaient relayés de toutes parts mercredi.
Le président de la fédération des chambres de commerce d’Allemagne DIHK, Martin Wansleben, a déploré « un coup dans l’estomac » porté à toute l’industrie allemande, alors que selon certains économistes et analystes le scandale pourrait avoir un impact négatif sur le Produit intérieur brut de la première économie européenne.