Les partisans de l’indépendance ont démontré une dernière fois leur force à Barcelone. Image: Keystone
La Catalogne vote dimanche pour un scrutin régional anticipé, à l’issue duquel l’Espagne pourrait sérieusement tanguer. Les partis séparatistes visent la majorité des sièges au parlement catalan afin d’engager la région sur la voie de l’indépendance.
Un an après l’Ecosse, la Catalogne, qui compte 7,5 millions d’habitants, votera à partir de 09h00 pour choisir les 135 députés du parlement régional et dire s’ils doivent lancer la procédure de divorce.
Pour donner à cette élection une allure de référendum, les principales formations sécessionnistes ont créé une plate-forme commune «Junts pel Si» (ensemble pour le oui) dont la seule ambition est de séparer la Catalogne de l’Espagne.
Selon les enquêtes d’opinion «Junts Pel Si» et le petit parti de gauche CUP pourraient manquer la majorité absolue de 50% des voix, mais obtenir une majorité de sièges au parlement. Les premiers résultats sont attendus à 20h00.
Ses habitants sont très partagés, et pourraient aussi opter pour la prudence, donnant leurs voix à un éparpillement de partis du «non», comme le parti populaire au pouvoir (PP, droite) , Ciudadanos (centre-droit), les socialistes, l’antilibéral Podemos.
Appel de Rajoy
«C’est l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants qui est en jeu», a clamé en achevant sa campagne la dirigeante locale du PP Alicia Sanchez Camacho, tandis que le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, qui s’est déplacé cinq fois, demandait de voter pour le retour à la «normalité».
L’indépendance formelle de la Catalogne reste toutefois bien théorique dans l’esprit de nombreux Catalans, montrent les études d’opinion. Seuls 20% des électeurs pensent que le mouvement séparatiste obtiendra gain de cause, selon un sondage publié par le quotidien barcelonais La Vanguardia.
Après un pic en 2013, la fièvre indépendantiste est quelque peu retombée et l’absence d’un majorité de sièges porterait un coup dur au mouvement.
Les principaux partis nationaux cherchent tous à engranger des voix dans la deuxième province la plus peuplée du pays et se disent prêts à discuter de réformes pour offrir à la Catalogne un régime fiscal plus favorable et augmenter les dépenses d’infrastructure en faveur de la région.
Sans la Catalogne, l’Espagne serait amputée non seulement de 16% de sa population mais aussi de 25% de ses exportations et de 19% de son PIB. (ats/nxp)