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Au surlendemain de l’agression de deux dirigeants d’Air France par des collaborateurs de la compagnie aérienne, le bilan est sans appel: ces images ont fait le tour du monde, et elles sont catastrophiques pour la France. Au moment où ce poids lourd de l’Union européenne et grand partenaire économique de la Suisse cherche enfin à retrouver sa force d’attraction dans l’industrie et les services. Enfin, et… désespérément.
Les investisseurs, entrepreneurs, multinationales n’oublieront pas de sitôt les visages hagards, les chemises déchirées, les deux hommes marqués, apeurés, escortés. Difficile d’envisager dans ces conditions d’implanter un quartier général ou toute autre activité dans cet Etat, même européen, dans lequel le dialogue social requiert de pratiquer des sports de combat en infériorité numérique. Bien des Français ont été choqués. Que dire des ressources humaines sur d’autres continents, auxquelles l’on suggérera bientôt la chance et le bonheur d’un séjour ou d’un transfert de longue durée dans la première destination touristique de la planète?
Le brave ministre de l’Economie Emmanuel Macron aura beau faire son maximum pour convaincre, le premier ministre Manuel Valls se rendre à Londres pour s’adresser directement aux grands investisseurs. C’est comme si tout le travail du deuxième gouvernement Hollande avait été pulvérisé en quelques minutes. En prenant bien soin de surcroît d’associer directement l’incident à la marque France elle-même.
Le comportement des employés d’Air France responsables de ce gâchis fait évidemment ressurgir les éternels clichés sur le pouvoir des syndicats en France (pour autant qu’ils aient disparu), la grande facilité avec laquelle ils en abusent, les dérapages, l’insécurité en général dans un Etat de défiance perpétuelle. Même s’ils se sont aussitôt, et heureusement désolidarisés de violences qui ont fait penser au lynchage récent de certains dictateurs. Il n’est d’ailleurs pas exclu que la compagnie aérienne en tant que telle subisse des dégâts concrets d’image, sachant que la clientèle d’affaires est en contact direct avec un personnel sensé être accueillant et prévenant.