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Reuters

Hillary Clinton et Bernie Sanders se sont affrontés mardi sur la question du capitalisme et du contrôle des armes à feu au cours d’un premier débat parfois tendu entre candidats à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2016 aux États-Unis.

L’ancienne secrétaire d’État, qui tente de freiner l’ascension de son principal concurrent dans les sondages, s’est en outre efforcée de repousser les accusations d’opportunisme liées à ses changements de position destinés, selon ses détracteurs, à complaire à la frange la plus à gauche du Parti démocrate, séduite par le profil de Bernie Sanders, qui se qualifie lui-même de « socialiste démocrate ».

Elle a néanmoins reçu le soutien inattendu de son adversaire, au grand plaisir du public, au sujet de la polémique relative à son utilisation de sa messagerie privée lorsqu’elle dirigeait la diplomatie américaine, sous le premier mandat de Barack Obama, au lieu d’un compte gouvernemental sécurisé pour l’envoi de courriels.

Les deux rivaux ont alors échangé une poignée de main chaleureuse.

Dans un premier temps, Hillary Clinton a frontalement attaqué le sénateur du Vermont sur le terrain économique en lui reprochant d’avoir souhaité que les États-Unis s’inspirent des modèles du Danemark, de la Suède et de la Norvège.

« Je pense que ce que dit le sénateur Sanders a certainement du sens en ce qui concerne les inégalités que nous avons chez nous. Mais nous ne sommes pas le Danemark. J’aime beaucoup le Danemark. Nous sommes les États-Unis d’Amérique. » — Hillary Clinton

Bernie Sanders a pour sa part déclaré qu’il ne souscrivait pas au système capitaliste.

« Est-ce que je me considère comme un participant au casino capitaliste par lequel si peu ont tant et tant ont si peu, par lequel l’avidité et l’inconscience de Wall Street ruinent l’économie? Non. » — Bernie Sanders

À 74 ans, Bernie Sanders attire les foules dans ses réunions et porte un discours axé sur la réduction des inégalités.

Pour tenter de contrer cette menace, l’ancienne première dame a récemment opéré un virage sur sa gauche, en se prononçant contre le Partenariat transpacifique (TPP), un accord de libre-échange qu’elle avait défendu en tant que secrétaire d’État, et en rejetant le projet d’oléoduc Keystone qu’elle se disait en 2010 encline à approuver, deux projets dont Bernie Sanders est un adversaire de longue date.

Se présentant mardi comme une petite-fille d’ouvrier, Hillary Clinton s’est qualifiée de « progressiste » décidée à surmonter l’opposition des républicains.

« J’ai été très cohérente tout au long de ma vie. J’ai toujours défendu les mêmes valeurs et les mêmes principes », a-t-elle dit en promettant d’augmenter les salaires des travailleurs et les impôts sur les plus fortunés.

Hillary Clinton a aussi tenté de mettre Bernie Sanders en difficulté sur la question du contrôle des armes à feu, un thème de plus en plus important aux États unis en raison de la multiplication des fusillades dans les écoles ou les universités.

Elle a reproché à son adversaire d’être laxiste en la matière en raison de son vote contre une disposition qui aurait renforcé la responsabilité juridique des fabricants d’armes.

Prié de se défendre, le sénateur du Vermont s’est dit favorable à des vérifications plus poussées des antécédents des acquéreurs d’armes à feu et à la suppression des failles législatives permettant d’acheter des armes dans les foires spécialisées.