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Mois après mois, je décline mon projet pour la France.

Je présente aujourd’hui mes propositions pour la santé qui sont fondées sur la liberté et la responsabilité.

Liberté car il faut donner la liberté de choix aux français et respecter l’autonomie des acteurs de santé dans le public ou le privé. Responsabilité car il faut leur faire confiance pour faire les bons diagnostics et proposer les soins les plus efficients, au meilleur coût.

Notre système de santé et d’assurance maladie est au cœur de notre modèle de protection sociale. Nous fêtons cette année le 70ème anniversaire de la sécurité sociale.

Je ne fais pas partie de ceux qui veulent la privatiser ou remettre en cause la solidarité qui est son fondement.

Mais je ne fais pas partie non plus de ceux qui se rengorgent en vantant les mérites d’un système que le monde entier nous envierait. J’en vois les défaillances : il est coûteux, il peut être inégalitaire dans l’accès aux soins, il n’est pas toujours efficient. Bref, il faut le moderniser.

Quel est le constat ?

  1. La loi portée par Marisol Touraine a non seulement cristallisé les hostilités du monde médical mais elle n’est en rien une réforme globale ou structurelle. Elle conforte le statu quo tout en s’attaquant à la médecine libérale pour des raisons purement idéologiques.
  2. Les Français sont inquiets sur la pérennité d’un système leur garantissant des soins de haut niveau. Comment ne pas l’être, avec un déficit annuel quasi insurmontable de 6/7 milliards d’euros, des services d’urgence saturés, pas de  médecin dans son canton ou sa commune ?
  3. Les professionnels de santé de leur côté font état d’un malaise croissant. Ils souffrent d’un déficit de reconnaissance. Attachés à un mode d’exercice libéral, ils craignent une fonctionnarisation rampante. A l’hôpital, on étouffe sous les contraintes. Quant aux cliniques, elles estiment leur existence menacée.

Bref notre système de santé illustre les maux dont souffre la société française : un repli sur soi, une insatisfaction profonde sur la façon dont les choses se passent mais en même temps la peur du changement, le sentiment qu’il se fera à son détriment. Aigreur, ressentiment et méfiance sont installés à tous les étages.

Il faut rompre avec cela.

Et pour cela, faire confiance aux acteurs. Leur rendre la liberté et miser sur leur sens des responsabilités. Sortir d’un cadre bureaucratique et de règles qui ne garantissent rien mais empêchent toute amélioration!

Je propose 5 engagements pour moderniser notre système de santé.

  1. Une meilleure synergie entre le secteur privé et le secteur public car notre organisation des soins est trop cloisonnée.

Il ne faut pas opposer la médecine libérale et la médecine hospitalière.

Cette synergie passe par une accélération et un renforcement de parcours de soins en faisant du médecin traitant l’acteur central.

J’ai déjà eu l’occasion d’affirmer que les médecins libéraux devaient avoir une juste rémunération. Sans cela, nous courons le risque d’une paupérisation de la médecine générale conventionnée.

Cette exigence d’une juste rémunération n’est pas contradictoire avec une meilleure gestion.

Le décloisonnement de notre système passe aussi par une meilleure association des cliniques au Service public. Arrêtons les guerres idéologiques ! Le service public hospitalier a beaucoup à apprendre des modes de gestion des meilleures cliniques.

Un mot sur la carte hospitalière.

Oui, il faut poursuivre le mouvement de rationalisation. Oui, notre système reste trop centré sur l’hôpital. Il faut développer les soins ambulatoires. Nous sommes en retard sur ce point.

Oui l’hôpital a des règles de fonctionnement trop lourdes qu’il faut alléger. On cite souvent l’exemple des 35 heures mais cela va au-delà.

On gagnerait, comme l’ont fait les allemands, à faire évoluer le statut public de certains de nos hôpitaux vers un statut proche de celui des établissements privés à but non lucratif. Encore une fois, pour offrir davantage de liberté, davantage de responsabilité et moins de règles uniformes.

Cette rationalisation de la carte hospitalière doit s’accompagner du développement d’un maillage de maisons médicales qui permettra aussi de supprimer le problème de l’engorgement des urgences.

  1. Mon deuxième engagement porte sur la réorganisation du pilotage de notre système.

Il s’agit de le  débureaucratiser. L’État doit se recentrer sur son rôle de pilotage stratégique.

Une agence nationale de santé, sous la tutelle du ministre de la santé, regroupera la direction générale de l’offre de soins et les services de l’actuelle assurance maladie permettant ainsi une vision globale médecine de ville/ Hôpital.

Quant au rôle des ARS, il sera revu afin de mieux y associer les professionnels de santé. Liberté et responsabilité, cela veut dire la fin des tutelles pesantes et des contrôles inutiles, mais un travail en partenariat ARS et professionnels de santé.

  1. Mon troisième engagement concerne la pérennisation du  financement.

Il est moralement et économiquement indéfendable de continuer à avoir un déficit structurel de l’assurance maladie.

Ce n’est pas une fatalité. En Allemagne, le système génère des excédents et les allemands ne sont pas moins bien soignés que les français ! Les praticiens sont même mieux rémunérés que chez nous…

Il faut une discipline collective qui se décline ensuite individuellement.

Son fondement : c’est une règle d’or imposant l’équilibre des comptes pour les dépenses d’assurance maladie. Le comité d’alerte devra veiller, chaque année, à éviter tout dérapage et surtout s’assurer que les mesures correctrices sont prises.

C’est en ce sens que je parle d’une discipline collective et individuelle. Il y a un bon usage de la solidarité et de l’assurance maladie, tant pour les patients que pour les professionnels de santé !

Ne laissons pas la fraude, le gaspillage, le recours à des soins inutiles ou redondants peser sur la solidarité.

Deux autres éléments vont dans le sens de la responsabilisation:

  1. l’introduction d’une franchise maladie universelle remplaçant le dédale actuel des tickets modérateurs et autre franchises ponctuelles ;
  2. la redéfinition des rôles respectifs de l’assurance maladie concentrée sur un panier de soins de base  et des assurances complémentaires prenant en charge le reste.

Enfin, ce qui concerne le financement je propose de basculer les cotisations patronales vers un mix TVA/ CSG. Je veux ainsi alléger le coût du travail.

  1. Quatrième engagement : le renforcement de la qualité des prestations et des dépenses.

Le rôle de la Haute autorité de santé doit être renforcé.

Je veux installer une vraie culture de l’évaluation des pratiques et des établissements. Elle est d’abord nécessaire en termes de santé publique pour des raisons évidentes. Elle l’est aussi en termes financiers afin de s’assurer du meilleur service.

La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût ! C’est de la responsabilité de chacun, patients, professionnels, administration d’y veiller. Encore faut-il avoir pour cela les bons outils d’évaluation et de comparaison.

  1. Dernier engagement : la promotion du secteur économique qu’est la santé.

Là encore, si nous voulons bien renoncer à nos œillères idéologiques, il y a place pour une économie dynamique de la santé, source d’investissements et d’emplois.

Reposant sur une recherche fondamentale et clinique en lien avec les laboratoires, je veux conforter une industrie dynamique du médicament.

Je veux également que notre savoir-faire hospitalier puisse être valorisé tant à l’exportation que pour accueillir des malades étrangers solvables en France.

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Voici, en résumé, mes propositions qui sont le fruit de très nombreuses rencontres avec les professionnels et experts de la santé.

Les document à télécharger ci-après détaillent nos objectifs et nos mesures. Il sera largement diffusé. C’est une base solide pour engager le débat sur l’avenir de notre système de santé.

[pdf] SANTÉ_ NOTE BÉNÉFICIAIRES

[pdf] Vers un système de santé fondé sur la liberté et la responsabilité