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 Stéphane Dupont
L’offensive gouvernementale contre le gazole n’est pas exempte d’arrière-pensées politiques à quelques semaines des élections.

Les socialistes seraient-ils en train de virer du rose au vert ? Ils multiplient en tout cas depuis quelques semaines les gestes en faveur de l’environnement. Dans la perspective du sommet sur le climat, au mois de décembre à Paris, François Hollande redouble d’initiatives pour arriver à un résultat ambitieux lors de cette grand-messe. Et le gouvernement, à la suite d’Anne Hidalgo dans la capitale, s’attaque aux avantages fiscaux dont bénéficie le diesel.

Après avoir annoncé la semaine dernière une hausse de la taxation de ce carburant et une baisse concomitante de la taxation de l’essence, moins polluante, voilà que l’exécutif veut s’en prendre désormais au tout-gazole de rigueur dans les flottes d’entreprise . Après le scandale Volkswagen , il était, il est vrai, difficile de rester les bras croisés. La France est un pays dans le lequel le parc automobile est le plus « diéselisé » au monde. S’il émet moins de CO2 que l’essence, le gazole rejette des substances dangereuses pour la santé, sauf sur les véhicules récents, et est à ce titre classé cancérogène par l’OMS.

Arrière-pensées politiques

Louable de ce point de vue, l’offensive du gouvernement n’est toutefois pas exempte d’arrière-pensées politiques. Les socialistes sont bien décidés à siphonner le vote écologiste aux régionales de décembre et au-delà. Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a décidé de faire bande à part ou de s’allier au Front de gauche au premier tour de ce scrutin. En proie à de graves dissensions internes, le parti a toutes les peines du monde à se faire entendre sur les problématiques environnementales.

Et sa radicalisation le met de plus en plus en décalage avec son électorat habituel, majoritairement de centre-gauche. Tout est réuni pour que le PS puisse lancer son OPA et se présenter comme le vrai parti écologiste, celui qui agit concrètement, au jour le jour, pour la planète. L’éclatement en cours d’EELV participe de cette stratégie. Jean-Christophe Cambadélis était assis au premier rang le week-end dernier à Paris lors du congrès fondateur de l’Union des démocrates et des écologistes (UDE), la formation « hollando compatible » créée notamment par Jean-Vincent Placé et François de Rugy après leur départ avec fracas des Verts.

http://www.lesechos.fr/elections/regionales