Une étude de La Banque Postale confirme un recul des frais de personnel. Un quart de la population vit dans une commune à risque.
« », a prévenu mercredi Serge Bayard, directeur du développement des territoires de La Banque Postale. La note de conjoncture qu’a publiée mercredi l’établissement bancaire confirme la mise en place par les collectivités de premières mesures d’économies pour contenir l’érosion de leur épargne brute , capacité d’autofinancement clef des élus locaux.
Régions et départements économisent
Pour la deuxième année de suite, les quatre niveaux de collectivités parviennent à endiguer la hausse de leurs dépenses à une croissance de 1,8 % contre 2,3 % en 2014 et 3 % en 2013. Les régions semblent avoir fait cette année le plus gros effort d’économies avec une quasi-stabilisation autour de 0,8 %. Responsable de l’étude, l’économiste Thomas Rougier salue davantage encore ceux des départements : « Si l’on retire l’effet de la hausse du RSA, la croissance de leurs dépenses est divisée par deux à 1,1 %, c’est cet échelon qui a le plus travaillé sur les économies ». D’après ses statistiques, les conseils départementaux sont en train de se recentrer sur leur cœur de métier de la solidarité. Sur les 4 milliards d’euros de baisse des investissements départementaux depuis 2009, 900 millions s’expliquent par la baisse de subventions aux communes. Un repli problématique pour les villes moyennes ou petites qui comptent sur ces financements complémentaires pour boucler leurs projets.
Des frais de personnel ralentis
D’après les experts, tous les postes de dépense sont concernés par les économies, en particulier les frais de personnel dont la hausse passerait de 4 % en 2014 à 2,7 % en 2015. Les facteurs qui tirent mécaniquement à la hausse ces dépenses sont moins forts qu’auparavant mais l’étude attribue une partie de cette meilleure maîtrise à des politiques de modération salariale (recrutement plus faible, nonremplacement des départs en retraite, primes limitées).
Entreprises et associations en priorité
L’étude a détaillé sur l’exercice 2013 les destinataires des 245 milliards d’euros de dépenses des collectivités. Environ 41 % profitent aux entreprises et 16 % aux associations et organismes publics. Pour Serge Bayard, ce sont eux qui prennent de plein fouet les premiers arbitrages d’économies, plus faciles à faire. D’autres leviers plus délicats seront progressivement actionnés comme la réduction de services publics, le décalage des investissements, la renégociation des emprunts, etc.
18 % des communes en difficulté
Ces économies ne suffisent pas à compenser la baisse des dotations puisque l’épargne brute des collectivités (le solde entre les recettes et les dépenses de fonctionnement) reculerait de 4,9 % cette année, soit 14 % de baisse depuis 2011. Là encore, ce sont les départements les plus touchés avec une chute d’un tiers de leur perte en quatre ans. Mais les communes ne sont pas épargnées et 18 % d’entre elles atteignent une capacité de désendettement supérieure à 10 ans. « 25 % de la population française se trouve dans une commune en zone de vigilance ou d’alerte », prévient Thomas Rougier.
