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construction d'une civilisation européenne, Creuse, De nouvelles recettes, Etre gaulliste, François Fillon, la ruralité
1. Sa vision de la ruralité. « Même si je suis député de Paris, je suis un élu façonné et attache au territoire rural. Une expérience acquise en tant qu’élu, de maire à président du conseil général de la Sarthe, et je m’appuie sur elle pour dire qu’il faut qu’on change complètement notre logiciel pour le développement du milieu rural. On a eu, tous, jusqu’ici, une position de défense des acquis, on se bat pour garder le dernier service public. Certes, c’est nécessaire, mais cela n’empêche par le déclin de la ruralité. Car c’est un modèle qui ne fonctionne plus. Dans une économie qui change complètement, il faut avoir une autre attitude considérant que le rural est un territoire de développement.. ».
2. Ses moyens pour la ruralité. « Il faut donc une politique d’investissement dans les nouvelles technologies dans le milieu rural. C’est fondamental, avec comme première priorité l’équipement du milieu rural en haut débit. Continuer l’effort en infrastructures de communication et de transports est beaucoup plus important que de conserver la dernière direction des impôts je ne sais où… En outre, il faut avoir une approche de l’organisation du territoire rural qui ne soit pas uniforme.
Qu’on arrête de dire que toute la France doit être traitée de la même manière. Les mêmes départements partout, les mêmes tailles de communauté de communes partout, le même seuil de nombre d’élèves dans toutes les écoles… Il faut accepter qu’il y ait des spécificités dans le milieu rural qui interdisent d’accepter les mêmes critères qu’ailleurs. C’est un vrai changement de philosophie dans un pays si attaché à l’égalité qu’elle finit par se retourner contre les plus fragiles. D’ailleurs, c’est bien en ruralité qu’on souffre le plus de l’application des normes et réglementations ».
3. De nouvelles recettes pour le rural. « Regardons les autres pays européens, ils ont choisi un modèle totalement différent du nôtre. Ils ont donné beaucoup de libertés aux collectivités tout en leur assurant des transferts de fiscalité de l’Etat. En Allemagne, par exemple, les collectivités vivent avec une partie de la fiscalité d’État mais ne prélèvent pas l’impôt. Plus de liberté, plus d’ambition dans la décentralisation sans s’arrêter au milieu du gué : si le département doit gérer le RSA, qu’il en fixe les règles et en reçoive les moyens. Quant aux dotations, qu’elles ne soient plus à la discrétion de l’État mais soit de réels moyens transférés avec des clés de répartition claires sur la fiscalité collectée et redistribuée, comme la TVA par exemple. Il faut sécuriser les recettes aux collectivités, en sachant que la situation actuelle ne promet pas des pluies d’or sur tous ».
4. Un effort partagé sur les déficits publics. « L’Etat prélève aujourd’hui massivement sur les collectivités alors que le déficit public ne se réduit quasiment pas. Tout ça parce qu’il a renoncé à diminuer la dépense publique d’État, à diminuer l’effectif de la fonction publique d’Etat, à réformer les systèmes sociaux et revoir l’organisation réel du territoire, l’affaire des régions étant une gentilles plaisanterie en terme de réduction de coût. Les collectivités, avec la défense, sont devenues la variable d’ajustement du budget de l’Etat. Pour le plan que je préconise, je ne veux pas qu’on aille au-delà de ce qui a déjà été pris aux collectivités, ce serait irresponsable… ne de leur promettre que demain ce sera l’âge d’or. Il faut un effort de rationalisation, de regroupement pour organiser au mieux notre territoire, notamment entre les départements et les régions ».
5. Une nouvelle génération d’élus. Qu’attend-il de cette nouvelle génération d’élus à droite issus des municipales et des départementales ? « J’espère d’eux le renouvellement, des idées politiques mais aussi des méthodes de travail et d’action. Je pense que le développement des réseaux sociaux, la circulation de l’information… prouvent qu’il y a un énorme besoin de participation de la part des citoyens qui n’acceptent plus que des partis politiques lointains, avec bien peu d’adhérents, choisissent à leur place leurs candidats et leurs projets.
Oui, c’est de la démocratie participative. Comme souvent, Ségolène Royal avait eu une bonne intuition qu’elle a gâchée par les propositions qu’elle en a tirées. Il y a besoin de participation, sans être naïf. Et c’est nouveaux élus peuvent apporter ce sang neuf dans un système politique très essoufflé ».
6. Le cas Nadine Morano. « Cette affaire aurait pu être mieux gérer. On fait de Nadine Morano une victime expiatoire et ce n’était pas nécessaire. Ce qui est vrai c’est que la société se radicalise face aux difficultés et à l’absence de perspectives d’avenir. La solution, c’est d’avoir un vrai projet de société et que l’élection présidentielle fasse émerger une personne et un choix politique d’avenir qui redonne de la confiance aux Français ».
7. De la valeur du mot “modéré”. « Être gaulliste aujourd’hui est avoir le souci de franchir une étape supplémentaire dans la construction d’une civilisation européenne, alors oui il faut des réformes radicales et arrêter de bricoler sur le temps de travail, sur l’indemnisation du chômage, sur la formation professionnelle, sur la fiscalité… ».
8. De la reconquête… de la Creuse. « La Creuse a longtemps été un territoire « fillonniste » mais ses cadres ont basculé du côté d’Alain Juppé depuis l’affaire des primaires UMP, est-ce ceux-là qu’ils comptent reconquérir ? « Bien sûr, et pas qu’au niveau des Républicains. Au sein du parti, il doit y avoir 150.000 militants et aux primaires, la prédiction que je fais, c’est qu’il y aura trois millions de personnes qui iront voter au minimum. Mon objectif est de m’adresser à tous ceux là, et bien sûr aussi aux cadres des LR en Creuse de se rallier à un projet politique plus moderne, plus radical et plus efficace pour provoquer des changements que ceux que proposent Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy ».
9. Question de sondage. Le dernier sondage Ipsos le place, pour les primaires, à 11 %, 40 % à Juppé et 34 % à Nicolas Sarkozy… comment l’a-t-il analysé ? « D’abord, c’est un sondage qui remonte à septembre (avant la parution de son livre Faire), ensuite je doute de ces sondages sur les primaires car comme personne ne sait qui ira voter, il est bien impossible d’établir un échantillon à sonder autrement qu’au doigt mouillé.
Je pense même que les trois quarts des gens qui iront voter ne le savent pas eux-mêmes aujourd’hui. En revanche, je vois les sondages de popularité et je remarque qu’un peu partout j’y figure en deuxième position derrière Alain Juppé. Alain est populaire parce qu’il rassemble très largement à droite et à gauche mais la primaire se jouera à droite et sur la confrontation des projets. J’avance des à présent le mien pour rallier nos compatriotes a l’idée que la rupture est nécessaire pour relancer la France ».