Étiquettes

L’ex-dirigeant social-démocrate avait occupé ce poste de 1974 à 1982. Son état de santé s’était nettement dégradé au cours du week-end. Il est décédé ce mardi en début d’après-midi.
L’Allemagne était depuis plusieurs jours à son chevet. L’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt est décédé à son domicile de Hambourg, ce mardi en début d’après-midi, à l’âge de 96 ans. Son médecin l’a annoncé à l’agence de presse allemande DPA. L’état de l’ancien dirigeant s’était nettement dégradé au cours du week-end.
Chancelier de 1974 à 1982, Helmut Schmidt restait une personnalité très écoutée plus de trois décennies après son départ du pouvoir. Arrivé au pouvoir après la démission de l’autre grande figure de la social-démocratie allemande, Willy Brandt, Helmut Schmidt avait été reconduit en 1976 et 1980. Inflexible face à la violence du groupe d’extrême-gauche «Fraction Armée rouge» (RAF), homme des réformes sociales et de la Détente avec l’Est, le «chancelier de fer» avait été le premier à dénoncer le déploiement des fusées soviétiques SS-20, en 1977, et à prôner celui des euromissiles de l’OTAN.
Européen convaincu, il avait critiqué la manière dont son successeur Helmut Kohl avait conduit l’unification de l’Allemagne. Helmut Schmidt a aussi été le «père», avec l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing, du système monétaire européen (SME).
Impliqué dans la vie intellectuelle allemande
Retiré de la vie politique, il contribuait encore récemment aux débats politiques et intellectuels de son pays, essaimant les petites phrases drôles ou piquantes. Auteur d’une trentaine d’ouvrages, il a également été éditeur (1983) puis directeur (1985-1989) de Die Zeit, l’un des plus prestigieux hebdomadaires allemands.

Fumeur invétéré, équipé d’un pacemaker depuis 1981, Helmut Schmidt avait été victime d’un infarctus en 2012 et avait subi un pontage coronarien. Hospitalisé en août pour une déshydratation et opéré en septembre pour un caillot de sang dans une jambe, Helmut Schmidt souffrait d’une infection non définie et n’avait «quasiment plus de résistance», avait indiqué son médecin à un quotidien local. Selon le docteur Heiner Greten, interrogé mardi par le Hamburger Abendblatt, «sa volonté et celle de sa famille» était de rester «dans un environnement familier» plutôt que de subir une nouvelle hospitalisation.
Le président François Hollande a réagi à la mort mardi de l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt en estimant que «c’est un grand Européen qui vient de s’éteindre». «Quand il était chancelier (…) il avait préparé les choix qui avaient été faits ensuite par François Mitterrand et Helmut Kohl», a ajouté le président français, lors d’une déclaration à la presse, saluant un «grand homme d’État» ayant aussi plaidé pour donner une «dimension sociale à l’économie de marché».
lefigaro.fr , AFP agence